La République Démocratique du Congo (RDC) fait aujourd’hui face à un constat troublant sur les enjeux de la violence électorale à Kinshasa. Si les élections de décembre 2023 se sont apparentées à une accalmie, les récents événements, à la suite de l’occupation de Goma par le M23 fin janvier, ravivent des inquiétudes. L’Institut Ebuteli, dans sa dernière note d’analyse publiée le 13 février, explore les dynamiques sociopolitiques amplifiant les tensions dans la capitale.
Intitulée « Kinshasa, entre accalmie et résurgence des tensions », cette publication éclaire les forces en jeu susceptibles d’attiser la violence politique à Kinshasa. Ce rapport approfondi associe les frictions nationales à une instabilité croissante dans la ville et identifie divers acteurs impliqués.
En premier lieu, la Force du progrès, affiliée à l’UDPS, est évoquée comme un bras armé informel ayant un rôle central dans la répression des opposants. Parallèlement, les célèbres gangs des quartiers appauvris, appelés Kuluna, sont utilisés à des fins d’intimidation suivant les intérêts d’élites politiciennes. Ebuteli met également en lumière les Batu Ya Makasi, un groupe d’adeptes d’arts martiaux aux fonctions multidimensionnelles : tantôt gardes du corps, tantôt mercenaires. Leur participation dans des attaques récentes, notamment contre des ambassades, souligne leur implication croissante dans les luttes de pouvoir.
Le rôle des forces de sécurité n’échappe pas à cette analyse. Loin de remplir leurs missions institutionnelles, certaines unités sont accusées par Ebuteli de servir des ambitions politiciennes à travers des violences ciblées et des arrestations arbitraires, exacerbant davantage le climat d’insécurité politique.
Face à ces constats préoccupants, l’Institut Ebuteli ne se contente pas de dresser un état des lieux. Il appelle à une surveillance accrue des groupes violents et une lutte résolue contre leur instrumentalisation politique. Les jours et semaines à venir seront décisifs pour l’avenir sécuritaire de Kinshasa et pour la préservation de la paix démocratique en RDC en général.
Cette annonce pousse à s’interroger : Kinshasa pourrait-elle devenir le théâtre d’une autre crise majeure ? Si les recommandations d’Ebuteli trouvent écho, une stabilité durable pourrait être envisageable. Toutefois, le poids des réalités politiques locales et des intérêts divergents ne peut être sous-estimé.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net