Face à la recrudescence des tensions dans l’Est de la RDC, le président Félix Tshisekedi a fait un choix décisif : écourter sa visite à l’étranger pour retourner en République démocratique du Congo. Alors qu’il assistait à la conférence de Munich sur la sécurité en Allemagne, le Chef de l’État congolais a pris la décision de ne pas participer au prochain sommet de l’Union africaine prévu à Addis-Abeba (Éthiopie). Ce rôle sera donc assuré par la Première ministre, Judith Suminwa, qui avait déjà représenté la RDC lors de la récente réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA.
Pourquoi une telle décision ? La réponse semble évidente : l’escalade des violences perpétrées par le groupe rebelle du M23. Ce vendredi, les militants, soutenus par les forces armées rwandaises, ont marqué une avancée inquiétante dans le Sud-Kivu. Leur contrôle sur l’aéroport de Kavumu, à proximité de Bukavu, illustre l’aggravation d’une situation déjà alarmante. Cette nouvelle progression des rebelles replace la crise sécuritaire de l’Est de la RDC sous les projecteurs de la scène internationale.
Dans un contexte de tensions régionales exacerbées, la présence du président rwandais Paul Kagame au sommet de l’UA ajoute une dimension symbolique forte à cet événement politique. Alors que les critiques fusent contre le soutien du Rwanda au M23, cette réunion au sommet devient également une tribune diplomatique pour les différents acteurs. Pourtant, Félix Tshisekedi lui-même n’a pas pris part à plusieurs rendez-vous supranationaux récents, notamment ceux de la Communauté des États d’Afrique de l’Est et de la Communauté de développement des États d’Afrique australe. Cette absence pourrait-elle entamer la capacité de la RDC à défendre ses positions devant ses partenaires africains ?
L’effort accru du président pour prioriser les affaires internes démontre la gravité de la crise en cours. Ce retour en urgence à Kinshasa, en dépit des engagements internationaux importants, envoie un signal clair sur l’urgence de la situation. Pour autant, la véritable question demeure : quelles mesures le gouvernement congolais entreprendra-t-il pour enrayer cette dynamique de conflit qui déstabilise l’Est depuis des décennies ? L’heure semble venue pour des actions résolues, alors que l’attention reste rivée sur la sécurité et l’intégrité territoriale de la RDC.
La République démocratique du Congo, plongée dans cette crise complexe où se mêlent géopolitique régionale et survie nationale, voit son attention davantage centralisée sur les foyers du conflit. Avec un président qui multiplie les initiatives pour sécuriser le territoire, une chose reste évidente : la diplomatie au sommet devra désormais marcher main dans la main avec une stratégie militaire renforcée. Le contexte international et régional ne permet plus de demi-mesures pour garantir la paix et la stabilité dans cette partie du continent.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd