L’hôpital Jason Sendwe, en partenariat avec l’Université de Lubumbashi, marquait un pas important vers l’amélioration des pratiques médicales en organisant, ce mardi 11 février, la toute « Première journée d’éthique et de déontologie médicale ». Cet événement, conçu comme une véritable plateforme d’apprentissage et de partage, a réuni plus de 500 participants issus du secteur médical de la capitale du cuivre : médecins, infirmiers et autres acteurs des hôpitaux publics et privés de la région.
Le thème majeur de cette journée portait sur les “notions relatives à l’infraction dans l’exercice de l’art de guérir”. Animée par Jean Kapita, avocat général près la Cour d’appel du Haut-Lomami, cette intervention a su capter l’attention des professionnels de santé. L’homme de loi a mis l’accent sur la nécessité pour les médecins de comprendre les rouages de la justice congolaise et de maîtriser les procédures légales de leur pays. Car, comme il l’a clarifié, “le médecin peut, en tant qu’humain, être tenu responsable pénalement pour toute infraction prévue par la loi pénale”.
Cette journée visait non seulement à sensibiliser les praticiens sur leurs responsabilités légales, mais également à distinguer les deux types de fautes possibles : les fautes disciplinaires, relevant des compétences de l’ordre des médecins, et les fautes pénales, traitées par l’ordre judiciaire. Jean Kapita a par ailleurs ajouté que, dans des situations où une infraction pénale survient, elle pourrait ouvrir la voie à des mesures disciplinaires. Ainsi, “l’ordre des médecins est systématiquement saisi lorsque le parquet initie une enquête judiciaire à l’encontre d’un médecin pour des infractions liées à sa profession”.
Des précisions ont également été apportées concernant le cas spécifique des médecins de l’État. Selon Jean Kapita, le décret portant statut des médecins employés dans les services publics offre deux privilèges fondamentaux : le privilège de poursuite et le privilège de juridiction. Ces garanties, bien que techniques, visent à protéger les praticiens dans l’exercice de leurs fonctions tout en maintenant une rigueur judiciaire adaptée.
En conclusion, cette première journée d’éthique soulève des enjeux cruciaux pour le corps médical : mieux connaître ses obligations juridiques pour exercer en toute sérénité et construire une relation de confiance avec la société congolaise. La médecine n’est pas seulement une science, c’est également un art pratiqué sur la base d’une éthique et dans le respect des lois. Une initiative comme celle-ci ouvre la voie pour de futurs événements de sensibilisation et un renforcement continu des capacités pour les praticiens en République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net