Le drame des déplacés de Kalehe continue de bouleverser la République Démocratique du Congo. Sur les îlots d’Ishovu et Ibinja, nichés au cœur du lac Kivu dans la province du Sud-Kivu, plusieurs dizaines de déplacés tentent de survivre dans des conditions des plus précaires. Ces familles, déjà meurtries par les catastrophes naturelles de mai 2023, font face aujourd’hui à une double peine : un quotidien marqué par le manque de soins médicaux, de vivres et d’abris, et une exposition permanente aux intempéries.
La société civile de la chefferie de Buhavu a tiré la sonnette d’alarme ce jeudi 13 février, appelant les humanitaires ainsi que les autorités tant provinciales que nationales à intervenir d’urgence. “Ces populations n’ont plus rien,” a déclaré Freddy Mbingu, coordonnateur de cette structure. Il s’est exprimé en des termes poignants, détaillant les souffrances endurées par ces déplacés et l’indifférence apparente des autorités.
Face à ce cri du cœur, une question essentiel se pose : où est la réponse humanitaire aux crises récurrentes en RDC ? Ces hommes, femmes et enfants font partie de milliers déracinés qui paient au prix fort la conjugaison de catastrophes naturelles et de l’instabilité sociale. Pourtant, la réponse de l’État et des organisations internationales reste insuffisante, bien en deçà des attentes et des besoins urgents.
Alors même que les ONG déplorent l’insécurité alimentaire galopante et les lacunes graves du système sanitaire en République Démocratique du Congo, la situation d’Ishovu et Ibinja illustre, une fois de plus, l’urgence d’une coordination efficace pour affronter les défis humanitaires. Comment peut-on ignorer que tout retard dans l’assistance met en péril des vies qui ne tiennent déjà qu’à un fil ?
Il est impératif que l’ensemble des parties prenantes – gouvernement, organisations, société civile et citoyens – prennent conscience de l’urgence de répondre à la détresse de Kalehe. En tant que pivot de cette région en crise, le Sud-Kivu campe une réalité accablante : sous le poids des besoins croissants, l’humanité semble parfois vaciller. Cependant, ce n’est qu’en se portant au chevet de ces déplacés que l’on pourra conjurer un drame humanitaire encore plus meurtrier.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net