Une pétarade de mécontentement gronde dans le Mai-Ndombe, où les enseignants des sous-divisions d’Oshwe 4, Kutu 3 (Bosobe), Inongo 3 et Kutu 4 menacent de paralyser le système éducatif. En cause ? Une situation devenue intenable : leurs salaires des mois de novembre, décembre 2024 et janvier 2025 restent désespérément impayés. En dépit des revendications répétées, les grilles salariales demeurent vides, forçant ces éducateurs à envisager une grève dès lundi prochain.
L’ombre pesante de la Caritas, habituelle gestionnaire des paiements, plane sur cette crise. Si l’organisme a procédé aux paiements dans certaines provinces éducationnelles, le blocage persiste à Mai-Ndombe. Juscar Mbukela, président de l’intersyndicale, s’est exprimé sans détour : « Depuis novembre, nous ne sommes pas payés. Cela va faire bientôt quatre mois. Nous sommes des pères de famille, comment assurer la survie de nos ménages ? L’option est déjà levée : c’est l’arrêt des activités si le gouvernement ne résout pas nos problèmes en urgence. »
Ce n’est pas la première fois que de tels retards plongent les enseignants de cette région dans une colère justifiée. En janvier dernier, une tension similaire avait éclaté entre les enseignants d’Inongo et la Caritas à cause d’une rémunération retardée. Cette colère avait dégénéré en actes d’incivilité qui avaient vu des biens de la Caritas et de la Direction nationale de contrôle de la paie des enseignants vandalisés, entraînant des suites judiciaires.
Ces épisodes révèlent une tendance troublante : le paiement des enseignants demeure un casse-tête récurrent à Mai-Ndombe. Alors que l’éducation reste un pilier fondamental pour l’avenir de la République démocratique du Congo, ces perturbations mettent en péril la continuité des apprentissages et le bien-être de milliers d’élèves. Cette grève à venir s’annonce comme un test crucial pour l’État congolais, qui devra prouver son engagement en faveur de la stabilité de son système éducatif.
Comment éviter que l’histoire ne se répète encore ? Des solutions durables, au-delà des contentieux entre enseignants et Caritas, s’imposent. Mais pour l’heure, les regards restent tournés vers Kinshasa, où les décisions tardent à tomber. Une autre crise en RDC est-elle en train de couver à travers cette mobilisation des enseignants ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd