La situation économique à Goma s’envenime alors que les banques et institutions financières restent fermées depuis la prise de la ville par le groupe rebelle M23 le 27 janvier dernier. En l’absence d’accès aux services financiers, les habitants peinent à subvenir à leurs besoins, faisant face à une rareté des liquidités et à une hausse des prix des produits de première nécessité. Cette crise financière met en lumière la dépendance cruciale des institutions locales aux décisions des autorités monétaires basées à Kinshasa.
Mercredi 12 février, les chefs des banques et institutions de microfinance opérant à Goma ont rencontré les représentants du M23 pour discuter d’une éventuelle réouverture des banques. Cependant, les responsables financiers ont été catégoriques : seule une instruction officielle des autorités monétaires, notamment de la Banque centrale du Congo (BCC), peut autoriser cette réouverture. Selon leurs explications, une telle décision ne relève pas de leur compétence directe, même si elle est attendue avec impatience par la population locale. Ce blocage a également été confirmé par les coopératives d’épargne et les microfinances qui dépendent des banques commerciales pour leur fonds.
En attendant une annonce de Kinshasa, Goma fait face à un véritable étouffement économique. L’absence de services financiers entraîne une paralysie de la circulation monétaire, freinant les activités économiques et exacerbant les inégalités. “Les activités économiques reprennent timidement, mais les prix des aliments de base augmentent de manière inexplicable,” raconte un habitant désespéré. Il souligne également l’impact de la fermeture des banques sur les services de transfert mobile qui profitent de cette crise pour imposer des commissions exorbitantes, atteignant 10 %, bien au-dessus du taux normal de 1 %. Cette situation fragilise davantage une population déjà éprouvée.
Alors que les habitants continuent d’attendre une intervention des autorités monétaires, cette rareté de l’argent liquide révèle les failles structurelles du système économique de la ville. Les appels à une action rapide se multiplient pour éviter que la crise ne prenne des proportions encore plus dramatiques. Au-delà de ce cas, la situation dans le Nord-Kivu soulève des interrogations plus larges sur l’impact des conflits armés sur l’économie locale en République Démocratique du Congo. Le peuple de Goma lutte pour survivre, en quête de solutions qui tardent à venir. La stabilité économique de la région dépendra fortement des décisions prises dans les jours à venir par la Banque centrale et les autorités compétentes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net