À Kinshasa, la vie scolaire prend un nouveau tournant prometteur. Ce mercredi 12 février, le Service national a redonné espoir à deux établissements scolaires de la capitale en leur offrant 600 bancs flambant neufs. Les établissements concernés, l’ITI Selembao et le Complexe scolaire ITI Bumbu, avaient jusqu’ici vu leurs élèves contraints d’étudier dans des conditions pénibles, parfois presque à même le sol.
Ce geste philanthropique trouve ses racines dans une démarche singulière et porteuse de sens. En effet, ces bancs ont été fabriqués par d’anciens délinquants, communément appelés “Kuluna”. Aujourd’hui travailleurs intégrés grâce à une formation reçue au centre de Kanyama Kasese, ces jeunes ont transformé leur passé en force constructive au sein du Service national.
Lors de la remise des bancs, le lieutenant-général Jean-Pierre Kasongo Kabwik, commandant du Service national, a souligné l’ampleur de l’initiative. « Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans cette enceinte où il y a trois écoles qui ont bénéficié d’un premier lot de 300 bancs sur les 900 bancs qui sont prévus. Ce complexe regorge de plus ou moins 4 500 élèves. Les besoins sont énormes », a-t-il déclaré. Il a également promis que tous les efforts seront déployés pour combler ce déficit de mobilier scolaire d’ici la fin de l’année scolaire 2024-2025.
Cet engagement s’inscrit dans une politique éducative plus large, visant à améliorer les conditions d’apprentissage en République Démocratique du Congo. Alors que le système éducatif fait face à des défis structurels majeurs, des initiatives comme celle-ci représentent un espoir tangible pour des milliers d’écoliers. Au-delà de leur utilité immédiate, ces bancs symbolisent une double victoire : celle de la réinsertion sociale et celle de l’amélioration des infrastructures scolaires, dans un effort concerté entre autorités locales et anciens déviants.
La scène soulève une question cruciale : ces actions bienveillantes pourront-elles se multiplier à grande échelle pour répondre aux nombreux besoins similaires à travers tout le pays ? Cela nécessite une réflexion collective et des investissements soutenus pour garantir que chaque élève en RDC ait les outils nécessaires pour réussir. En attendant, la contribution de ces ex-Kuluna au secteur éducatif prouve que chaque individu peut devenir un catalyseur de changement positif.
C’est dans cet esprit que des initiatives comme celles du Service national méritent d’être saluées et encouragées. Ces bancs ne sont pas seulement des meubles, mais les fondations d’un avenir meilleur pour des milliers de jeunes congolais, tout en étant un exemple éloquent de résilience et de transformation sociale.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net