Le monde de la danse congolaise est en effervescence grâce à l’initiative “Bouger pour changer” portée par l’organisation Likit’Arts Kongo. Ce projet artistique ambitieux, pensé comme un moyen d’expression sociale par la danse, a reçu un soutien crucial en 2023 grâce au financement de 10 000 euros provenant de l’Initiative Construire Ensemble et de l’ambassade de France en RDC. En décembre dernier, ce projet a brillé en étant distingué parmi les meilleures initiatives artistiques.
Ce 14 et 15 février, le projet s’invite au Tarmac des auteurs dans le cadre du festival “Rencontre des danseurs de Kinshasa”. Durant ces deux jours, cinq spectacles innovants et une projection de film mettront en lumière des créations originales mêlant danse et théâtre. Une orientation artistique qui découle d’une série de formations intensives suivies par les chorégraphes participants. Ces derniers ont exploré de nouvelles voies d’expression artistique, guidés par des professionnels chevronnés tels que Christian Mwalu Mwila et Jackson Lohanga. Ce dernier, directeur artistique par intérim, confie : “Lors des résidences, on a amélioré la qualité, suivi les détails de la création de chaque artiste. Ça n’a pas été facile mais les danseurs étaient vraiment ouverts.”
“Bouger pour changer” ne se contente pas d’être une simple performance chorégraphique. Utilisant la danse comme un langage universel, l’objectif est de transmettre des messages aux fortes résonances sociales, touchant des thématiques comme les questions de genre ou encore les réalités de la société congolaise. “Grâce à ce projet, j’ai changé ma façon de voir la dramaturgie dans un spectacle”, confie Indrick Masaku, un des chorégraphes participants.
La danse, au cœur de ces prestations, devient un outil puissant pour transcender les barrières culturelles et tribales, tout en reconnectant les spectateurs à des problématiques actuelles. À travers les spectacles Lingot d’Indrick Masaku et Maisha de Patshi Katshuva prévus le 14 février, ou encore Corps objets de Bonaza Bolomba le 15 février, les spectateurs seront confrontés à une narration à la fois touchante et saisissante.
Jackson Lohanga souligne : “Créer ces spectacles, c’est refléter nos réalités sociales, mais aussi ouvrir le dialogue de manière artistique.” Une approche avant-gardiste qui prouve une fois de plus la capacité de la RDC à produire des œuvres avec un rayonnement international. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amoureux du mouvement et de la créativité.
En repoussant les frontières de l’artistique pour aborder des problématiques sociétales, “Bouger pour changer” s’impose comme un modèle en matière de créativité et de pertinence sociale.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd