Après deux semaines marquées par la suspension des cours en raison d’une recrudescence des violences à Goma et ses environs, les autorités éducatives annoncent la reprise de l’enseignement ce lundi 10 février. C’est une bouffée d’espoir pour de nombreuses familles qui ont vu le droit à l’éducation de leurs enfants menacé par l’insécurité persistante dans cette région du Nord-Kivu.
Dans un message diffusé vendredi, Luc Gbaweza, directeur de la province éducationnelle Nord-Kivu 1, a confirmé la reprise des activités scolaires dans les écoles primaires et secondaires de la ville de Goma. Cette décision, prise en concertation avec le ministère de l’Éducation nationale et la Nouvelle Citoyenneté, vise à garantir la continuité pédagogique malgré les conditions exceptionnelles dictées par le conflit. « Les enfants doivent retrouver les bancs d’école, car leur avenir ne saurait attendre », a-t-il insisté.
Cependant, cette rentrée ne concerne pas toutes les écoles. Pour les établissements ayant subi des dégâts, une collaboration entre les chefs d’établissements et les comités de parents sera essentielle. Ensemble, ils devront évaluer les dommages et initier des réparations urgentes afin de permettre aux élèves d’apprendre dans des conditions acceptables. Certaines écoles, comme l’école du cinquantenaire située dans le quartier de Mugunga, commune de Karisimbi, nécessitent une réhabilitation complète avant toute reprise. Une reprise progressive y est donc envisagée.
Pour soutenir cette relance délicate, des dispositions strictes ont été annoncées. Ainsi, les séances de double vacation sont formellement prohibées. Les horaires de sortie de classe devront impérativement respecter les exigences du programme national, selon les directives émises. Les gestionnaires d’établissements, inspecteurs, enseignants et parents sont appelés à collaborer étroitement pour assurer la réussite de l’année scolaire malgré les défis.
Cette annonce marque une lueur d’espoir, mais aussi des défis immenses. Comment concilier sécurité et éducation dans une région en proie à des conflits cycliques ? Comment répondre aux besoins des écoles dévastées tout en garantissant un retour à la normalité pour des milliers d’enfants ? Les prochains jours s’annoncent déterminants dans la reconstruction du tissu éducatif de Goma, et dans l’accompagnement de ses élèves, victimes silencieuses d’une crise sans fin.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net