Les discussions autour de l’éventualité d’un dialogue incluant le M23 suscitent des remous en République Démocratique du Congo. Ce débat, porté par les consultations organisées par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), continue de diviser. Alors que ces institutions religieuses tendent à prôner une concertation inclusive, leur position d’inclure le M23 dans ce dialogue provoque une vive opposition parmi la population congolaise.
Germain Kambinga, président national du parti politique Le Centre, a exprimé fermement son désaccord. Lors d’une déclaration faite le samedi 8 février 2025, il a dénoncé cette initiative qu’il considère comme une atteinte à la souveraineté de la RDC. Selon lui, entamer des discussions avec un groupe responsable de récentes violences meurtrières revient à ignorer les milliers de vies perdues et à trahir les citoyens du Nord-Kivu. Cela risque, selon lui, d’ouvrir la voie à une infiltration encore plus forte des intérêts rwandais dans les affaires congolaises.
Face aux récentes atrocités perpétrées par le M23, notamment la conquête de Goma ainsi que la menace actuelle qui pèse sur le Sud-Kivu et son aéroport de Kavumu, Germain Kambinga exhorte la République à se concentrer sur la consolidation de sa défense nationale. Pour lui, dialoguer dans ces circonstances serait un retour en arrière, rappelant les crises politiques des années 1990 et violant la constitution du pays. Kambinga insiste que, conformément à la loi fondamentale de la nation, les élections doivent demeurer le seul moyen légitime d’accès aux responsabilités publiques.
Ces déclarations interviennent dans un contexte où la sécurité en RDC reste alarmante, avec des attaques régulières dans les provinces de l’Est et une méfiance croissante à l’égard des acteurs régionaux, notamment le Rwanda. Le déchirement au sein de l’opinion congolaise met en lumière les tensions sous-jacentes entre les aspirations de paix via le dialogue et la crainte d’une faiblesse stratégique face à des ennemis récents.
L’avenir de cette proposition de dialogue s’annonce donc particulièrement incertain. Alors que la CENCO et l’ECC continuent leurs consultations, une grande partie de la population et des acteurs politiques, comme Germain Kambinga, appellent à une ligne dure. Cette controverse souligne la complexité d’une quête de paix dans un contexte de violences récurrentes et d’ingérences régionales.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net