La province de Maï-Ndombe, située à l’ouest de la République Démocratique du Congo, est confrontée à une crise infrastructurelle majeure. Les routes provinciales et nationales de cette vaste région, qui s’étend sur 127 000 km², sont impraticables, laissant ses habitants face à une mobilité quasi impossible. Avec 2 514 km de réseau routier, dont 1 078 km de routes provinciales primaires et 968 km de routes secondaires, aucun kilomètre n’est asphalté dans toute la province. Une véritable anomalie dans une ère de progrès global accru.
Les routes nationales, parmi lesquelles la célèbre RN 17 reliant Kinshasa à Kwamouth et Bandundu, s’enlisent dans un état de décadence avancée. Cette dernière, pourtant promise à une modernisation grâce au financement de la Banque Africaine de Développement (BAD), reste à l’abandon depuis l’escalade de la crise sécuritaire à Kwamouth. Ce tableau lugubre est parsemé de rares lueurs d’efforts individuels, comme l’exemple des 800 mètres de route asphaltée par le sénateur Herman Mutima au village Bendela. Mais ces initiatives sporadiques sont loin d’apporter une réponse systématique aux défis herculéens de cette région.
À Inongo, chef-lieu de la province, quelques réfections locales comme le semi-bétonnage du Boulevard Mobutu par le gouvernement Rita ont suscité de vifs débats. Cependant, les critiques et attentes citoyennes restent fortes face à un gouvernement provincial encore dépendant du soutien national. Selon le Gouverneur Nkoso Kevani, ce défi est immense mais non insurmontable : « Je crois qu’en tant que responsable, nous sommes là pour relever ce défi. Je pense que je ne terminerai pas mon mandat sans qu’on ait même quelques kilomètres de route asphaltée. » S’exprimant sur la situation précaire des finances provinciales, reposant à 70% sur des recettes nationales au caractère irrégulier, il indique néanmoins nourrir de l’espoir dans l’action future du gouvernement central.
À court terme, des initiatives modestes ont été entamées, comme l’aménagement d’une nouvelle couche de latérite à Inongo afin d’améliorer les principaux axes de circulation. Mais cette approche semble insuffisante pour métamorphoser ces artères délaissées, vitales pour les économies locales et la vie des habitants. Dans une région où des promesses ont souvent remplacé des actions concrètes, la mobilisation de fonds et la coordination nationale-provinciale demeurent les véritables clés pour un renouveau de l’infrastructure routière au Maï-Ndombe.
Le futur de cette province, marquée par son isolation structurelle, repose sur des décisions à prendre aujourd’hui. La question n’est plus de savoir si le changement est nécessaire, mais quand et comment cette transformation verra enfin le jour.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd