Goma renoue enfin avec une partie de son alimentation électrique après plus de dix jours de black-out total, marqués par des conséquences humanitaires dramatiques. Depuis le début de cette semaine, environ 70 % de la ville bénéficie à nouveau de l’électricité, un rétablissement rendu possible grâce aux efforts conjoints du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des techniciens d’une entreprise privée. Mais ce n’est qu’un début, car certaines zones de la ville attendent encore cette lumière salvatrice.
Ce retour partiel à la normale s’est opéré dans un contexte tendu. Les violents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 avaient gravement endommagé les infrastructures électriques de la région. Les conséquences ont été désastreuses : des hôpitaux privés d’électricité ont été incapables de maintenir des normes d’hygiène adéquates, augmentant le risque d’infections. Plus tragiquement encore, des patients dépendant de respirateurs ont perdu la vie et des interventions chirurgicales vitales ont dû être annulées, faute d’énergie.
Parallèlement, l’arrêt des stations de pompage d’eau, notamment celle de Kyeshero, a forcé une partie de la population à aller puiser directement dans le lac Kivu pour s’approvisionner en eau, un geste qui amplifie considérablement le risque de propagation des maladies hydriques dans la région. Face à ce tableau sombre, le rétablissement partiel de l’électricité a permis de remettre en service la station de pompage et ainsi rétablir l’accès à l’eau potable dans certains quartiers de Goma, incluant des établissements de santé tels que l’hôpital CBCA Ndosho.
« Grâce aux garanties de sécurité reçues des parties au conflit, les équipes du CICR ont pu travailler avec des techniciens pour rétablir une ligne électrique alimentant 70 % de la ville de Goma », indique le CICR sur son site officiel. Toutefois, des réparations restent nécessaires pour atteindre la totalité de la population.
Selon Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma, cet apport d’électricité ne se limite pas à la restauration des services essentiels. « Nous avons reçu plusieurs témoignages émouvants. Le retour de l’électricité permet maintenant à plusieurs personnes de reprendre contact avec leurs proches grâce aux télécommunications », a-t-elle déclaré. Ces aspects, qui touchent aussi bien à la survie qu’au lien social, soulignent l’importance capitale de ce rétablissement, même partiel.
La situation à Goma illustre les défis colossaux auxquels doivent faire face les habitants de la République démocratique du Congo, face aux conflits armés qui compromettent l’accès à des besoins vitaux tels que l’eau, l’électricité et les soins de santé. Dans ce contexte, des interventions comme celles du CICR sont cruciales pour sauver des vies et rétablir un semblant de normalité dans une région trop souvent mise à mal.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net