La guerre qui fait rage entre le M23 et les FARDC dans l’est de la République démocratique du Congo ne se limite pas à une tragédie humanitaire ou sécuritaire. Elle touche désormais un secteur inattendu : le sport. Le championnat national de football, Ligue 1, est aujourd’hui en proie à de graves perturbations, une situation qui cristallise l’attention.
Les clubs des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu en sont les principales victimes. Confrontés à des contraintes logistiques dues à la situation de guerre, ces équipes peinent à rejoindre les lieux des matchs prévus pour boucler enfin la phase aller du championnat. L’exemple le plus palpable est celui d’Etoile du Kivu, incapable de se rendre à Kindu pour affronter Maniema Union le week-end dernier, faute d’avion. Une situation similaire touche l’équipe de Bukavu Dawa, qui s’apprête aussi à déclarer forfait pour sa rencontre programmée ce mercredi 5 février également à Kindu. Que dire alors de l’intégrité sportive et de l’équité dans un championnat déjà marqué par tant d’aléas ?
Pour répondre à cette crise, le Comité de normalisation de la Fédération congolaise de Football (FECOFA) a décidé de convoquer une réunion d’urgence ce jeudi. Cette session vise à évaluer l’impact de la situation et à envisager des solutions pour garantir la poursuite de la compétition. La fin de la saison, prévue pour le 31 mai prochain, semble aujourd’hui compromise si l’on considère que la phase aller n’est même pas encore terminée. En décembre dernier, la FECOFA avait pourtant insisté : aucun calendrier pour la phase retour ne serait publié sans l’achèvement des matchs aller.
Ce contexte illustre parfaitement comment la crise en RDC affecte des sphères souvent laissées en marge des discussions internationales. Le sport, censé rassembler et apaiser les tensions, devient à son tour une victime collatérale d’un conflit qui paralyse une région et ses infrastructures. Le football congolais, vecteur d’espoir et de fierté nationale, pourra-t-il se relever de cet énième coup dur ? Une chose est sûre, les amateurs ainsi que les clubs attendent des réponses rapides et des décisions impactantes de la part des instances dirigeantes.
Dans ce climat d’incertitude, la question demeure : comment redonner à la Ligue 1 de football en RDC l’élan et la stabilité qu’elle mérite ? En pleine complexité géopolitique, l’avenir du sport congolais dépend autant des solutions locales que de la résolution des tensions dans l’Est du pays.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net