La fermeture de l’aéroport de Goma étouffe une région déjà à genoux sous le poids des conflits. Bruno Lemarquis, Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences dramatiques de cette fermeture, appelant à une action immédiate pour rétablir la circulation aérienne. Depuis plusieurs jours, l’aéroport, tout comme l’espace aérien de la ville de Goma, reste fermé en raison de l’intensification des combats opposant les forces armées congolaises aux rebelles du M23.

Dans son communiqué publié ce mardi 4 février, Bruno Lemarquis ne mâche pas ses mots : la fermeture de cet aéroport, qui constitue une véritable bouée de sauvetage pour l’aide humanitaire, aggrave chaque jour une crise déjà inouïe. Le décor est planté à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, où les hôpitaux débordent sous l’afflux de malades et de blessés de guerre. « L’aéroport de Goma est une ligne de vie. Sans lui, l’évacuation des blessés graves, l’acheminement des fournitures médicales et la réception des renforts humanitaires sont paralysés, » martèle le Coordonnateur humanitaire, plaidant pour une réouverture immédiate.

Les chiffres sont glaçants : en seulement quatre jours de combats, au moins 2500 personnes ont perdu la vie, et plus de 3000 blessés ont été recensés. Lemarquis dépeint un tableau sans équivoque de l’intensité des violences : une tragédie que cette région n’avait pas connue depuis des décennies. Les infrastructures médicales, désormais saturées, ne peuvent répondre au flux constant des civils blessés, aggravant encore une situation déjà critique.

Cependant, la crise va au-delà des soins médicaux. Priver les humanitaires d’accès à Goma revient à condamner des milliers de civils à leur sort. Dans sa déclaration, Lemarquis attire l’attention sur l’urgence absolue : « Tous les acteurs concernés doivent agir sans délai pour permettre aux vols humanitaires de reprendre leurs opérations et garantir l’accès aux secours. La survie de milliers de personnes en dépend ». Une réalité implacable qui repose aujourd’hui entre les mains des autorités compétentes et des parties au conflit.

Face à cette situation, on peut se demander : combien de temps encore la population devra-t-elle attendre avant que des décisions concrètes et responsables soient prises ? En bref, la réouverture de l’aéroport de Goma n’est pas un luxe mais une nécessité vitale. Alors que le monde entier observe l’évolution de cette crise, le message est clair : chaque heure perdue pourrait coûter des vies. L’urgence humanitaire au Nord-Kivu doit être une priorité absolue pour tous les acteurs, qu’il s’agisse des autorités locales, internationales ou des parties belligérantes.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net