À Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la situation humanitaire se détériore rapidement sous l’effet des affrontements intenses entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. En quelques jours, le prix des denrées alimentaires essentielles, comme les pommes de terre et les haricots, a drastiquement augmenté, rendant l’accès à la nourriture encore plus difficile pour les habitants de cette ville déjà éprouvée.
Le Conseil communal de la jeunesse de Karisimbi a tiré la sonnette d’alarme face à cette inflation galopante. Claude Rugo, président du conseil, explique que « la fermeture des routes d’approvisionnement par les rebelles du M23 et les violents combats dans plusieurs quartiers de Goma ont perturbé la chaîne logistique alimentaire. » Actuellement, un kilogramme de pommes de terre s’échange entre 2500 et 3000 francs congolais, contre 1500 francs il y a seulement une semaine. De manière tout aussi alarmante, une mesurette de haricots, denrée très prisée, atteint désormais 4000 francs congolais (1,2 USD), soit une augmentation significative par rapport aux 2500 francs de la semaine précédente.
Cette flambée des prix ne fait qu’aggraver une situation humanitaire déjà désespérée. La population, prise en étau entre l’intensification des hostilités militaires et la crise économique, subit de plus en plus les conséquences de ce conflit prolongé. « Un couloir humanitaire doit être instauré de toute urgence pour permettre l’acheminement de vivres et sauver des vies », exhorte Claude Rugo, qui insiste sur la gravité de la situation.
La ville de Goma se retrouve ainsi isolée tandis que la tension monte à un niveau inédit. Les habitants, de leur côté, tentent de s’organiser face à cette nouvelle épreuve, mais les moyens restent largement insuffisants. Cette crise met une fois de plus en lumière les conséquences terribles qu’entraînent les conflits armés sur les populations civiles en RDC, frappées de plein fouet par l’insécurité alimentaire et le blocage des voies humanitaires.
Alors que les efforts militaires et diplomatiques se poursuivent pour contrer les avancées du M23, la question se pose : combien de temps encore les Gomatraciens pourront-ils tenir face à l’effet conjugué de la guerre et de l’envolée des prix alimentaires ? Les appels à l’aide, particulièrement pour la création d’un couloir humanitaire, n’ont jamais été aussi pressants. Le sort de cette ville stratégique du Nord-Kivu dépend plus que jamais d’une réponse rapide et concertée des acteurs concernés.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
