Les embouteillages monstres qui paralysent les artères de Kinshasa pourraient bien connaître une fin grâce à une solution inattendue : l’Office National des Transports (ONATRA). Cette entreprise publique, souvent critiquée pour ses performances, se positionne comme un levier de désengorgement, selon les propos de George Fuki, directeur du chemin de fer urbain au sein de l’ONATRA, lors d’une interview exclusive avec Radio Okapi.

George Fuki ne mâche pas ses mots. « Si l’État congolais nous appuie avec au moins dix locomotives, vous verrez des changements spectaculaires à Kintambo, à l’aéroport… Tous ces taxis, qui font du n’importe quoi, disparaîtront rapidement », a-t-il déclaré. Son appel est clair : il faut des moyens pour relancer le train urbain, à l’arrêt depuis plusieurs années. Faute de locomotives fonctionnelles et avec une voie ferrée dégradée et envahie par des constructions anarchiques, ce service est aujourd’hui au point mort. Pourtant, il s’agit d’une infrastructure stratégique pour la mobilité dans une ville où les bouchons étouffent l’économie et le quotidien de millions de Kinois.

La crise des transports à Kinshasa est emblématique de défis plus larges en République Démocratique du Congo. Une ville en pleine expansion, mais des infrastructures qui peinent à suivre. Avec des embouteillages constants, la productivité chute, le stress augmente, et les alternatives manquent cruellement. L’idée d’un transport de masse efficace par voie ferrée apparaît comme la réponse à une urgence sociale et économique.

Cependant, la question reste pendante : l’État congolais répondra-t-il à cet appel ? Fournir dix locomotives et réhabiliter le réseau ferroviaire demandera des investissements colossaux. Mais les bénéfices à long terme – fluidité dans le transport, réduction de la pollution, montée en productivité – pourraient justifier ces dépenses. Face à ces enjeux, il est essentiel pour les autorités de prioriser des investissements dans les infrastructures, un secteur clé pour le développement.

Au-delà des paroles de George Fuki, le débat est lancé : sommes-nous prêts à repenser la mobilité urbaine à Kinshasa ? La résurrection du train urbain serait non seulement un moyen de transport, mais aussi un symbole de renouveau pour une capitale en quête de solutions modernes. En attendant, les Kinois restent piégés dans un cercle vicieux fait de taxis bondés, de routes encombrées et de trajets interminables. Lus d’espoir, certains voient dans l’ONATRA la lumière au bout du tunnel, mais le chemin pour y arriver reste semé d’embûches.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net