Une série d’attaques de chiens enragés sème l’inquiétude dans la région de Boga, au sud du territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri. Dix personnes ont été mordues depuis le début de l’année, selon Fiston Kabaseke, chef de la Division provinciale de la pêche et de l’élevage. Ce dernier alerte également sur une grave pénurie de vaccins antirabiques, rendant la gestion des cas d’urgence particulièrement difficile.
Les témoignages indiquent que cinq chiens porteurs de la rage ont été identifiés dans la chefferie de Bahema Boga. Ces animaux, devenus un danger public, ont engendré une onde de panique au sein de la population. En réponse, les habitants ont pris les choses en main, menant une opération d’abattage de canidés de maison en maison, sans distinction entre chiens infectés et sains. Cependant, ce type d’action, bien que compréhensible face à la peur, est illégal sans autorisation des autorités provinciales. Fiston Kabaseke a appelé au respect des lois et insiste sur des actions coordonnées pour éviter tout débordement.
Le véritable nœud du problème réside dans l’absence criante de ressources adéquates pour lutter contre la maladie. “Lorsqu’un chien vacciné mord une personne, la prise en charge de la plaie est plus facile et moins coûteuse”, explique Kabaseke. Malheureusement, les vaccins antirabiques en Ituri se font rares, limitant toute intervention aux seuls cas les plus critiques. Cette pénurie met en lumière les inégalités criantes d’accès aux ressources médicales en République Démocratique du Congo.
L’urgence d’une solution dépasse le cadre de cette région. Le chef de la Division provinciale sollicite de manière urgente le soutien des autorités provinciales et des organisations humanitaires. Il recommande l’organisation d’une campagne de vaccination massive des chiens pour endiguer la propagation de la rage et protéger les populations locales.
Alors que les habitants sont en première ligne face à cette crise, cette situation met en évidence la fragilité des systèmes de santé vétérinaire dans certaines parties de la RDC. Les autorités parviendront-elles à répondre efficacement à cet appel à l’aide pour éviter une crise sanitaire d’une ampleur plus grande ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net