À Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï-Oriental, les rues paisibles des quartiers résidentiels se transforment, une fois encore, en terrains d’exploitation clandestine du diamant. Ce phénomène préoccupant, pourtant supposé interdit, a récemment repris, poussant la société civile locale à tirer la sonnette d’alarme. Mais à quel prix pour les infrastructures et la communauté?
La situation est alarmante. Parmi les structures impactées, l’école primaire Saint-Léonard en est un exemple frappant. Un de ses bâtiments, autrefois source de savoir pour des centaines d’enfants, s’est effondré sous les assauts des excavations illégales. Ce ne sont pas seulement des murs qui s’effondrent, mais aussi l’avenir des générations futures. Les habitants, tout comme les membres de la société civile, redoutent les répercussions à long terme de cette exploitation anarchique sur leur environnement et leur cadre de vie.
Face à cette recrudescence, le gouvernement provincial ne reste pas inactif. Patrick Makanda Pinga, ministre provincial de l’Intérieur, a réagi avec fermeté. Il a rappelé l’interdiction stricte de toute activité minière dans les parcelles résidentielles, tout en appelant les citoyens à collaborer activement avec les forces de l’ordre. « À la date d’aujourd’hui, les mécanismes ont été mis en place pour la sécurité renforcée », a-t-il déclaré. Cependant, malgré ces mesures, les écrans de la clandestinité continuent pour certains d’échapper aux mailles du filet.
Le ministre a souligné l’importance de la dénonciation citoyenne. « Les autorités, les services de sécurité et la police ne peuvent pas avancer sans la participation des citoyens », a-t-il ajouté. Cet appel résonne auprès de tous, invitant à une prise de conscience collective pour mettre fin à ces pratiques destructrices. L’objectif est clair : juger publiquement les contrevenants et instaurer un effet dissuasif durable.
L’histoire de Mbuji-Mayi n’est pas unique en République Démocratique du Congo, ce pays où nature et richesses minières cohabitent souvent dans une tension fragile. Les abus, motivés par l’appât du gain, mettent en péril les équilibres sociaux et environnementaux. La question qui se pose est dès lors brûlante : comment réconcilier exploitation minière, préservation de l’environnement et respect des infrastructures locales?
Alors que la société civile continue de s’organiser et de pousser pour des actions concrètes, l’espoir d’un véritable changement se conjugue avec la résilience d’une population qui exige justice et respect pour son territoire. En attendant, les regards restent tournés vers Mbuji-Mayi, symbole d’un combat complexe entre le besoin économique et l’impératif de durabilité.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: mediacongo.net
