Dans une démarche exemplaire de dialogue et de réconciliation, le gouverneur Jean Bakomito s’est rendu à Durba/Watsa pour aborder un sujet crucial : le déplacement pacifique des occupants de la zone B d’exclusion, propriété de Kibali Gold Mine, située à Mege. Lors de cette visite officielle, il a initié une série de discussions ouvertes avec les leaders et acteurs de la société civile, dans le but de parvenir à un consensus.
Et c’est précisément ce qui s’est produit. Les négociations ont abouti à un compromis, formalisé par un protocole d’accord entre les leaders de Mege, les représentants de la société civile de Watsa et le gouvernement provincial, incarné par le gouverneur en personne. Cet accord historique encourage les habitants à libérer volontairement cet espace minier tout en réclamant leurs droits sur un site de réinstallation octroyé par le gouvernement provincial.
Claude Malala, porte-parole du collectif des occupants, a salué ce compromis dans une déclaration empreinte d’espoir et de pragmatisme : “Nous devons comprendre qu’un périmètre qui appartient à Kibali Gold Mine doit être exploité. Nous sommes reconnaissants au gouverneur Bakomito, qui agit comme un véritable père pour nous, et demandons à tous nos compatriotes de Mege de coopérer pour notre avenir commun.”
Cette rencontre, tenue le 22 janvier 2025, est perçue comme une avancée majeure pour la province. Elle dissipe les tensions qui entouraient depuis des années la gestion des espaces miniers tout en offrant une opportunité de réinstallation digne pour les populations concernées.
Cette approche tranche radicalement avec le traumatisme laissé par les événements d’octobre 2021, où une évacuation brutale menée par l’administration précédente avait entraîné des pertes humaines et de nombreuses arrestations. Depuis son arrivée à la tête de la province en décembre 2024, le gouverneur Jean Bakomito a adopté une stratégie tournée vers l’écoute et le soutien. Il a notamment alloué des matériaux de construction et une aide financière pour accompagner les ménages concernés dans leur transition vers le nouveau site.
Cet accord est salué par plusieurs observateurs comme un modèle de résolution pacifique et de gouvernance responsable. Il démontre qu’il est possible de concilier les intérêts économiques et miniers, représentés ici par Kibali Gold Mine, avec les besoins des communautés locales. En filigrane, cet épisode illustre également le rôle clé que peuvent jouer le dialogue et la médiation dans la transformation d’un conflit en opportunité de développement.
Alors que les événements de Mege font désormais figure de modèle de réconciliation, ils posent une question essentielle : cette approche pourrait-elle inspirer d’autres régions de la République démocratique du Congo, confrontées elles aussi à des défis similaires ? Une chose est certaine : la gestion de cette crise par le gouverneur Bakomito marquera durablement les annales de la province de Haut-Uele.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd