Les tensions politiques en République Démocratique du Congo ont une nouvelle fois atteint un niveau critique après une marche organisée par la coalition d’opposition LAMUKA. Ce samedi 24 janvier, des milliers de militants des partis politiques Ecidé, Addcongo et d’autres alliés se sont rassemblés sur le boulevard Lumumba à Kinshasa. Leur revendication est claire : obtenir la libération immédiate de leurs cadres portés disparus après avoir été, selon eux, enlevés par les services de sécurité il y a déjà un mois.
Dans une déclaration forte, Prince Epenge, le porte-parole de LAMUKA, a dénoncé ce qu’il qualifie d' »arrestations arbitraires, intimidations et menaces de mort » dirigées contre l’opposition politique en RDC. « Nous appelons le régime Tshisekedi à cesser ces pratiques qui bafouent les droits humains fondamentaux », a-t-il martelé devant une foule convaincue.
Cette manifestation intervient dans un contexte particulièrement tendu, alors que la coalition met également en lumière l’incapacité présumée du président Félix Tshisekedi à résoudre la crise sécuritaire dans l’Est du pays. Les récents événements, notamment la chute de Minova et l’aggravation de la situation autour de Goma, ont été vivement critiqués par LAMUKA. « Le chaos actuel montre que Tshisekedi est incapable de protéger les Congolais », a tristement affirmé Prince Epenge.
Bien plus qu’une simple contestation de la gestion sécuritaire du pays, la marche de ce samedi est aussi une réponse directe à ce que LAMUKA perçoit comme une tentative de modification de la Constitution pour permettre un éventuel troisième mandat présidentiel. Le porte-parole de la coalition a été catégorique : « Nous exigeons soit la démission de Tshisekedi, soit qu’il annonce officiellement l’abandon de son projet de changer la Constitution, qui est un plan diabolique ». Ce discours incisif traduit la profondeur du ressentiment de l’opposition face à ce qu’elle considère comme une dérive autoritaire.
À Kinshasa, capitale politique et centre névralgique de la RDC, cette marche ne fait que raviver les débats sur l’avenir politique du pays. La coalition LAMUKA tient à souligner que ses actions s’inscrivent dans un cadre démocratique et pacifique. Cependant, les tensions autour des droits fondamentaux, des réalités sécuritaires et des ambitions électorales du pouvoir en place risquent de polariser encore davantage l’opinion publique.
Cette situation appelle une attention accrue tant au niveau national qu’international, alors que la RDC s’enfonce dans une crise politique et sociale d’ampleur. Les prochains jours pourraient s’avérer décisifs pour l’avenir démocratique du pays. Une question reste en suspens : quelle sera la réponse de Félix Tshisekedi ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
