Les partis politiques de l’opposition, réunis à Beni, au Nord-Kivu, ont lancé un vibrant appel à l’unité nationale pour affronter les défis cruciaux auxquels la République Démocratique du Congo (RDC) fait face. Dans un contexte marqué par une situation sécuritaire et socio-économique préoccupante, cette initiative témoigne d’une volonté de dépassement des clivages partisans au service de l’intérêt national.
Lors d’une conférence de presse organisée le vendredi 24 janvier, près de cinquante représentants de différentes factions politiques, notamment Ensemble pour la République, LGD, ACRDe, ECIDE, PPRD et COFEDEC, ont dressé un bilan sévère de l’État de siège instauré dans les provinces de l’Est. Selon eux, cette mesure d’exception, censée rétablir la sécurité, n’a pas apporté les résultats escomptés. Ils pointent du doigt un élargissement du champ d’action des rebelles, aggravant une situation déjà critique.
Clovis Mutsuva, membre influent d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, a exprimé son inquiétude face à l’extension des activités ennemies sous l’État de siège : “Pendant l’État de siège, l’ennemi a élargi son champ d’action jusque dans le territoire de Lubero. Aujourd’hui, nous parlons de 167 villages occupés dans le Nord-Kivu par les rebelles du M23.” Il a également mis l’accent sur la nécessité pour la population de collaborer avec les Forces armées de la RDC (FARDC) et plaidé contre toute tentative de réforme constitutionnelle en rappelant que “la priorité, c’est la sécurité.”
Hélène Kibangu, une opposante reconnue, a insisté sur l’importance de la cohésion nationale comme clé pour surmonter les fractures internes et surmonter l’ennemi commun : “Pour relever ces défis, nous proposons la cohésion nationale parce qu’on ne peut jamais combattre l’ennemi lorsqu’on est dispersé à l’interne. Il faut d’abord parler le même langage, et on aura la victoire.”
Lucie Katanga, porte-parole du PPRD, a quant à elle exhorté les autres membres de l’opposition à mettre leurs compétences au service de la nation : “Je sais que dans l’opposition, il y a des compétences qui peuvent aider la RDC à rentrer sur la bonne voie.”
Ce message unanime de responsabilité collective intervient dans un moment critique pour la RDC, comme le démontre l’aggravation des affrontements dans l’Est, notamment dans le Nord et Sud-Kivu. Il reflète l’urgence de préserver l’unité nationale et d’assurer une contribution concertée pour vaincre les défis sécuritaires et socio-économiques. Dans ce cadre, les attentes envers le gouvernement et les FARDC sont plus élevées que jamais. Une question demeure : la classe politique sera-t-elle réellement capable de transcender ses divisions pour répondre efficacement aux aspirations populaires ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net