La situation énergétique à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, vient de connaître un tournant préoccupant. Une délégation, composée des responsables de la Société Nationale d’Électricité (SNEL) et du territoire de Mutshatsha, s’est déplacée sur les rives de la rivière Kando pour constater les effets d’une grave perturbation sur l’approvisionnement en eau des barrages hydroélectriques de Nzilo, Seke et Busanga.
Sur place, la délégation a découvert une réalité qui soulève de nombreuses interrogations : une digue, érigée par une entreprise chinoise, bloque le cours naturel de la rivière. Cette installation, qui entrave l’arrivée d’eau nécessaire au bon fonctionnement des infrastructures hydroélectriques, menace d’aggraver la crise énergétique déjà ressentie dans la région. Kolwezi, comme de nombreuses autres zones en République Démocratique du Congo, vit au rythme de fréquentes coupures d’électricité, pesant lourdement sur ses habitants et sur son économie.
Le Directeur provincial de la SNEL au Lualaba n’a pas mâché ses mots. Il a fermement dénoncé cet aménagement intempestif, demandant avec insistance sa démolition au plus vite et la construction d’un pont pour restaurer le débit normal de la rivière Kando. Il s’agit, selon lui, d’une condition indispensable pour permettre le retour à un approvisionnement régulier en électricité.
L’Administrateur du territoire de Mutshatsha, Mwilu Mujinga Cymphorien, a quant à lui décrit la situation avec une émotion palpable. « Le constat est amer. Certes, nous avons besoin des investisseurs pour le développement, mais ce que je viens de voir fait couler des larmes. Il est anormal que Kolwezi manque d’électricité à cause de cette obstruction. » Ses paroles résonnent comme un appel désespéré à la hiérarchie pour qu’elle prenne des mesures urgentes et rétablisse la normalité.
Cette crise ne touche pas seulement les infrastructures électriques, mais affecte également profondément la vie quotidienne des Kolweziens. Les délestages fréquents perturbent les foyers et l’activité économique, rendant la situation insoutenable pour beaucoup. Les responsables de la SNEL mettent en garde contre une détérioration accrue si rien n’est fait rapidement. La construction de la digue par l’entreprise chinoise illustre les défis croissants auxquels les infrastructures locales sont confrontées, notamment lorsque les intérêts privés semblent prendre le pas sur le bien commun.
Les habitants de Kolwezi appellent les autorités à agir sans délai. Entre pression populaire et impératifs économiques, la question reste en suspens : jusqu’où cette crise énergétique ira-t-elle avant que des solutions concrètes ne soient mises en place ? La République Démocratique du Congo, riche de ses ressources naturelles, se doit de trouver une issue à ce dilemme qui alarme autant la population que les investisseurs.
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Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
