L’Ituri, déjà sévèrement ébranlée par des violences persistantes, connaît un nouvel épisode de crise humanitaire alarmant. Plus de 6000 personnes déplacées se retrouvent dans des conditions extrêmement précaires dans le site de Lindji, situé dans le territoire de Djugu. Ces familles, contraintes de fuir les affrontements des groupes armés, manquent de tout : nourriture, soins médicaux, eau potable et abris adéquats.

Leurs conditions de vie indécentes ont été mises en lumière lors de la visite de Bruno Lemarquis, coordonnateur résident et des affaires humanitaires en RDC. Ce dernier, après avoir rencontré des notables, des chefs coutumiers et des membres de la société civile dans la chefferie de Bahema Baguru, a pris conscience de la gravité de la situation. « Ils n’ont pas de nourriture, pas accès aux soins médicaux, pas d’eau potable et vivent dans des abris vétustes », ont confié les notables à M. Lemarquis avec inquiétude.

L’afflux constant de nouveaux déplacés à Lindji, fuyant les tensions armées dans la région, n’a fait qu’aggraver la situation. Les familles, souvent composées de femmes et d’enfants, s’installent dans des hangars improvisés, exposées aux intempéries et aux dangers environnants. Les conditions sanitaires sont déplorables, et les risques pour la sécurité ne cessent de croître : se rendre simplement chercher de l’eau peut mener à des embuscades par des hommes armés.

Face à cette situation dramatique, le comité des déplacés et la société civile locale ont exhorté Bruno Lemarquis à plaider auprès des autorités congolaises. Parmi les demandes principales figurent le renforcement de la présence militaire et policière pour sécuriser les sites des déplacés, ainsi qu’une facilitation de l’accès des humanitaires à ces zones à haut risque, afin d’y apporter une assistance d’urgence.

En réponse, M. Lemarquis a promis de transmettre ces recommandations aux partenaires gouvernementaux et internationaux pour accélérer la réponse humanitaire. Toutefois, cette promesse sera-t-elle suffisante pour inverser la tendance dans cette région en proie à une détérioration constante ? N’est-il pas temps d’agir rapidement pour éviter une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur ?

Cet épisode rappelle l’urgence de mettre fin à la crise sécuritaire pour permettre une réelle prise en compte des besoins primaires des populations en RDC. En attendant, les populations déplacées de Lindji continuent de souffrir dans un silence assourdissant, illustrant tristement les défis humanitaires majeurs que connaît encore et toujours la République Démocratique du Congo.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net