Depuis janvier 2025, les habitants de Kinshasa font face à une nouvelle augmentation du prix du ciment, un matériau essentiel pour la construction. En décembre dernier, le sac de ciment gris de 50 kg se vendait encore entre 28 000 et 29 000 francs congolais, soit environ 10 USD. Aujourd’hui, il oscille entre 33 000 et 34 500 francs congolais selon les types, représentant une hausse significative attribuée à la réintroduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) fixée à 16%.
Lors d’une visite dans plusieurs dépôts à l’ouest de Kinshasa, les prix ont été confirmés : le ciment multi-usage de teneur 32 est vendu à 33 000 francs congolais tandis que le ciment pour béton et mortier à séchage rapide, dit de 42, atteint 34 500 francs congolais. Les commerçants expliquent que cette augmentation découle principalement de l’application de la TVA, suspendue jusque fin 2023 puis réintroduite début 2024. Selon un vendeur interrogé, « Depuis janvier, nous payons déjà le ciment avec la TVA incluse, ce qui nous oblige à réajuster nos prix. »
Cette situation n’est pas nouvelle pour les consommateurs. En février 2024, alors ministre de l’Économie, Vital Kamerhe avait déjà évoqué en conseil des ministres les effets de la TVA réintroduite et l’impact des autres taxes. Il avait recommandé une prolongation de la suspension de cette taxe pour limiter la hausse des prix. Cependant, la mesure n’a pas été reconduite après le 31 décembre 2023, marquant ainsi le retour de la TVA sur le ciment gris pour l’année 2024 et provoquant un effet immédiat sur les coûts.
Cette inflation, qui touche un produit de première nécessité dans un pays en plein développement urbain, pose de nombreuses questions. Comment les ménages et les entrepreneurs peuvent-ils absorber ce surcoût dans un contexte économique déjà difficile ? Alors que la République démocratique du Congo s’efforce d’améliorer ses infrastructures, cette situation pourrait ralentir les projets de construction et compliquer l’accès au logement pour les couches les plus vulnérables de la société.
En arrière-plan, cette décision illustre les défis constants auxquels le gouvernement congolais est confronté : équilibrer la nécessité de générer des revenus fiscaux tout en soutenant une économie marquée par de grandes inégalités. Les consommateurs et les acteurs économiques attendent désormais des réponses claires, alors que la question des taxes reste un sujet sensible et très débattu. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si d’autres ajustements fiscaux viendront alléger le fardeau des citoyens.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
