La flambée des prix des produits pétroliers secoue la province du Sankuru, notamment dans la cité de Tshumbe, située dans le territoire de Lubefu. Les habitants de cette région, confrontés à une inflation soudaine, voient désormais le litre d’essence s’échanger à 10 000 francs congolais, contre 4 000 francs auparavant. Le gasoil, quant à lui, est passé de 3 500 francs à un prix oscillant entre 7 000 et 7 500 francs congolais. Ainsi, dans une conjoncture économique déjà fragile, cette situation attise l’inquiétude et provoque des crispations au sein de la population.
Les raisons de cette hausse signifiante sont multiples. Selon Djamba Kafua, un revendeur basé à Tshumbe, la principale cause serait la rupture des stocks. « Cette situation est causée par la rupture de stocks chez les gens qui nous amènent ça ici et aussi le problème des baleinières qui n’arrivent pas depuis le début de l’année 2025. Pour que cette situation puisse revenir à la normale, il faut attendre jusqu’au début du mois de mars », précise-t-il. En effet, face à ce défi logistique, les revendeurs dépendent désormais de Lodja pour leur approvisionnement en carburant, une solution temporaire mais coûteuse.
La problématique est aggravée par l’état lamentable des infrastructures routières entre Tshumbe et Lodja. Une distance de 150 kilomètres, qui devrait normalement être parcourue en quelques heures, peut nécessiter plusieurs jours. Djamba Kafua ajoute : « Le véhicule peut quitter Tshumbe, passer la nuit en cours de route et arriver le jour suivant à Lodja et quand c’est déjà chargé, ça peut faire deux, trois, quatre jours de route ». Cette dégradation des routes allonge considérablement les délais d’approvisionnement en carburant, augmentant ainsi les coûts pour les revendeurs et, par ricochet, pour les consommateurs.
La Fédération des Entreprises du Congo (FEC) confirme que cette hausse des carburants touche toutes les agglomérations de la province. Une problématique qui expose les limites structurelles de l’économie locale et la dépendance de cette région vis-à-vis d’infrastructures élémentaires. Cette crise reflète un problème plus global des défis structurels que rencontre la République Démocratique du Congo, où les limitations logistiques et la précarité économique fragilisent les secteurs stratégiques essentiels.
Alors que la date de résolution semble lointaine, les habitants et entreprises de Tshumbe n’ont d’autre choix que d’endurer cette pénurie, en attendant des jours meilleurs. Le besoin d’une intervention urgente pour améliorer les infrastructures de transport et fluidifier le marché des carburants dans cette région est plus que jamais pressant.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
