Dans un rapport préoccupant présenté lundi 20 janvier, le Programme élargi de vaccination (PEV) a révélé que plus de 65 000 enfants dans la province de la Tshopo, en République démocratique du Congo (RDC), ne sont pas vaccinés ou le sont insuffisamment. En outre, environ 101 000 autres n’ont pas achevé leur calendrier vaccinal. Une situation alarmante qui expose ces jeunes à des maladies pourtant évitables et oblige les autorités sanitaires à tirer la sonnette d’alarme.
Les conditions de vie difficiles et les troubles persistants dans cette région ont considérablement entravé les efforts de vaccination. Selon le coordonnateur provincial du PEV, Dr Stéphane Itekama, l’insécurité chronique, notamment dans les territoires d’Opala, Ubundu, Lubunga et la zone de santé de Yakusu, a été un des principaux freins. Ces secteurs sont lourdement affectés par des conflits communautaires tels que le conflit sanglant entre les Mbole et les Lengola, ainsi que des affrontements récurrents entre groupes armés dans la région d’Opienge, territoire de Bafwasende.
Outre les affrontements, les inondations et la crue des grands cours d’eau ont rendu certaines zones complètement inaccessibles. Ces défis logistiques s’ajoutent à la destruction des structures sanitaires locales et aux déplacements massifs des populations, compliquant davantage les campagnes de vaccination. Ces réalités sur le terrain témoignent des multiples obstacles rencontrés, et ce malgré le dévouement des équipes locales.
Les conséquences de cette sous-vaccination se font déjà sentir. « Il y a émergence des maladies évitables par la vaccination. Cette année, nous avons notifié six cas de polio et des épidémies de rougeole », déplore le Dr Itekama. Ces déclarations rappellent l’urgente nécessité de mettre en place des stratégies adaptées pour renforcer la couverture vaccinale et éviter la propagation de telles maladies.
Bien que soutenu par des partenaires techniques tels que l’UNICEF, qui a récemment remis 84 motos aux zones de santé de Tshopo et Bas-Uele pour améliorer la logistique, le PEV appelle à un appui actif des autorités politico-administratives. L’objectif est clair : mobiliser davantage de ressources pour surmonter les défis logistiques et sécuritaires afin de protéger les enfants de la Tshopo contre ces menaces sanitaires.
Alors que ces défis persistent, cette crise met en lumière un problème de santé publique majeur et illustre également les impacts systémiques de l’insécurité et des catastrophes naturelles sur les systèmes de santé dans la région. L’appel du PEV doit donc trouver écho auprès des décideurs et des partenaires internationaux pour que les enfants de la Tshopo ne soient plus les victimes invisibles de ces tragédies cumulées.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
