Me Jean-Claude Katende, l’une des figures emblématiques de la société civile congolaise, a récemment lancé un appel vibrant aux citoyens congolais à travers une tribune marquante. Dans ce texte, il plaide pour une implication active des Congolais dans le débat sur la révision ou le changement de la Constitution, affirmant que cette question touche directement l’avenir de la nation. Une prise de position qui ne laisse personne indifférent.

Dans sa tribune, Me Katende remet en question une idée fréquemment véhiculée qui voudrait que le débat constitutionnel soit un domaine réservé aux seuls spécialistes du droit. Pour lui, ce débat est avant tout un enjeu sociétal, engageant chaque citoyen. Il s’appuie notamment sur l’article 218 de la Constitution qui confie au peuple congolais le pouvoir ultime d’approuver toute révision constitutionnelle, que ce soit par référendum ou à travers le Congrès.

L’avocat s’interroge alors : « Si c’est le peuple qui décide en dernier ressort du sort réservé au projet de révision de la Constitution, de quel droit certains constitutionnalistes lui refuseraient-ils de participer au débat préalable ? » Cette question, à la fois pertinente et provocante, met en lumière un débat de fond sur la place du peuple dans la gouvernance démocratique.

Dans sa critique, Me Katende dénonce également certains comportements au sein du corps des constitutionnalistes congolais. Il reproche à ces derniers un manque de cohérence, d’intégrité et d’indépendance. Selon lui, des intérêts politiques, tribaux ou financiers semblent dicter des prises de position souvent contradictoires. Il cite en exemple des constitutionnalistes qui, sous le régime de Joseph Kabila, étaient opposés à toute révision, mais qui adoptent aujourd’hui, sous le président Félix Tshisekedi, l’attitude inverse. En utilisant une image forte, il les qualifie de « caméléons que personne de sérieux ne peut suivre ni faire confiance. »

Au-delà de la critique, Me Katende lance un appel aux jeunes Congolais pour qu’ils s’initient au débat constitutionnel, en se documentant et en prenant des positions éclairées. Il encourage chacun à dépasser les complexes et à ne pas se laisser impressionner par des « scientifiques dont la conscience a été détruite par le tribalisme, la corruption et le clientélisme. » Affirmant que « la science sans intégrité, c’est l’immoralité à tous les niveaux », il exhorte les citoyens à se faire entendre, à réfléchir par eux-mêmes et à briser les chaînes d’une intellectualisation excessive.

Enfin, Me Katende conclut en affirmant sa disponibilité pour débattre avec tout constitutionnaliste prêt à discuter le sujet avec sérieux et ouverture. Un message qui résonne dans un contexte où la participation démocratique du peuple reste un enjeu critique pour l’avenir politique et social de la République Démocratique du Congo.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd