À Kinshasa, ce lundi 20 janvier, l’association Dignité Humaine a secoué l’auditoire avec une initiative exceptionnelle visant à lutter contre les sombres réalités du blanchiment des capitaux. Intitulé « Tofongola Miso » (ouvrons les yeux), ce projet plein d’ambition cible également d’autres fléaux majeurs tels que la corruption institutionnalisée, le financement du terrorisme et les flux financiers illicites. La République Démocratique du Congo (RDC), confrontée à une corruption enracinée depuis des décennies, voit ici une véritable opportunité de faire un pas vers un changement palpable. Mais cette offensive, orchestrée par Dignité Humaine, peut-elle vraiment transformer la donne ?
La coordonnatrice de l’ASBL, Elodie Ntamuzinda, a détaillé les fondements de cette campagne lors de la rencontre. Elle a martelé que cette lutte n’est pas dirigée « contre » mais « pour » la RDC, en soutien au gouvernement et aux engagements internationaux déjà pris par le pays. « Nous ne faisons pas contre qui ce soit, nous venons en appui au Gouvernement, aux institutions, car notre pays a ratifié des engagements au niveau sous-régional, africain et mondial », a-t-elle déclaré. Une prise de position qui semble vouloir rassembler les différentes forces vives pour mener une bataille commune.
Un outil innovant a été dévoilé durant l’événement, conçu pour identifier les cas de blanchiment des capitaux. Mais l’innovation ne s’arrête pas là. L’approche adoptée repose sur la création d’un comité technique conjoint, réunissant le Gouvernement et la société civile. « Ce n’est pas une lutte en cavalier solitaire, » a souligné Ntamuzinda. « C’est une mobilisation nationale où nous devons avancer main dans la main. » Un esprit de collaboration qui pourrait bien baliser le chemin vers une meilleure transparence financière.
Prévus sur une durée d’un an, les travaux concerneront six provinces stratégiques : Kinshasa, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Kongo Central, le Haut-Katanga et le Lualaba. Cette couverture témoigne de l’envergure nationale du projet et de sa pertinence dans des régions ciblées pour leurs enjeux économiques et sécuritaires. Ce programme multisectoriel bénéficie du soutien de la coopération allemande et d’autres partenaires gouvernementaux ainsi que des figures influentes de la société civile.
Alors que ce projet s’apprête à franchir ses premières étapes, il soulève des questions essentielles : sommes-nous prêts en RDC à affronter ces pratiques profondément enracinées ? Comment harmoniser les efforts des institutions et des citoyens pour assurer le succès de cette démarche sans précédent ? Une chose est sûre : les attentes sont grandes, et avec elles, une dose d’espoir pour une RDC enfin libérée des chaînes de la corruption.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
