À Kananga, dans la province du Kasaï-Central, le quartier Kamayi fait face à une menace grandissante causée par plusieurs têtes d’érosion. Ces phénomènes naturels, catalysés par l’eau de ruissellement provenant de la voie ferrée, progressent dangereusement, détruisant des habitations et menaçant des infrastructures cruciales. L’impact sur la population et les infrastructures locales est alarmant.
Le complexe éducatif de l’Athénée Royal de Kananga, qui accueille plus de cinq écoles et fournit une éducation à plus de 18 000 élèves, est l’un des sites les plus touchés. Un symbole éducatif de la région, cet établissement se trouve désormais dans une position précaire. L’ancienne résidence du prophète Musumbu, autrefois un lieu marquant de l’avenue du manguier, a totalement été engloutie par une tête d’érosion, tandis qu’une autre menace se dirige vers l’avenue UNACO, accentuant l’inquiétude parmi les habitants.
Une situation similaire se déroule à Kamayi Savinkas, où une érosion avance inexorablement et pousse les habitants à manifester leur anxiété. En réaction à cette crise, le gouverneur de la province, Joseph Moïse Kambulu, a effectué une visite d’urgence sur place, accompagné du président de l’assemblée provinciale. Ce déplacement, effectué le lundi 20 janvier, visait à analyser directement les dégâts et à rassurer les populations concernées.
Lors de cette visite, le gouverneur a pris des mesures immédiates pour limiter l’impact de ces têtes d’érosion. Il a donné pour instruction aux experts des travaux publics et aux services techniques d’élaborer rapidement des solutions pour stopper l’avancée des érosions. Il s’agit notamment de consolider les zones affectées et de freiner les eaux de ruissellement responsables de ces destructions. Cependant, les habitants de Kamayi restent sceptiques, réclamant des actions concrètes et urgentes pour préserver leurs habitations et leurs infrastructures.
Cette situation met en lumière les défis environnementaux et socio-économiques auxquels est confronté le Kasaï-Central, et plus largement la République Démocratique du Congo. Elle illustre la nécessité d’une planification urbaine rigoureuse et d’un investissement accru dans la résilience environnementale. Comment prévenir de telles catastrophes à l’avenir? Les inondations et érosions, exacerbées par le changement climatique, interrogent sur la stratégie et les moyens déployés pour garantir la sécurité des populations et protéger des infrastructures essentielles telles que des écoles.
Cette problématique environnementale, conjuguée au drame humain, montre une fois de plus l’urgence de traiter les questions écologiques non comme des sujets isolés, mais comme des priorités nationales. En attendant, les habitants de Kananga espèrent voir leurs appels à l’aide entendus par les autorités locales et nationales.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net