Depuis deux ans, un constat préoccupant plane au-dessus de Kisangani : le nombre de cas d’hypertension artérielle (HTA) ne cesse d’augmenter. Les docteurs Christian Kitambala et Christian Abosa, en poste à l’Hôpital général de référence de Lubunga, ont mis en lumière cette problématique lors d’une conférence organisée à la paroisse Saint-Joseph Artisan, dans la commune Tshopo. Sous le thème « Hypertension artérielle chez les adultes à Kisangani : niveau de contrôle et facteurs associés », cette rencontre a révélé une réalité médicale et sociale troublante.
Le docteur Kitambala a distingué deux formes d’hypertension artérielle : la forme essentielle, dont les causes précises demeurent inconnues, et la forme secondaire, liée à des causes identifiables comme les maladies rénales, l’obésité, le diabète, le tabac ou encore une consommation excessive d’alcool. Il a également insisté sur les complications graves que peut engendrer l’hypertension secondaire, notamment les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les pathologies cardiovasculaires et les maladies rénales.
Le docteur Christian Abosa, quant à lui, a mis l’accent sur la prévalence élevée de l’hypertension essentielle à Kisangani. Il a décrit les conséquences dramatiques de cette affection sur les familles et les communautés, citant des pertes humaines et des dépenses considérables en soins de santé. « Ces impacts déstabilisent les ménages sur le plan socio-économique. Une prise en charge adéquate passe par une stricte observance des régimes alimentaires et une prise régulière des traitements prescrits », a-t-il souligné.
Dans cet effort de sensibilisation, les deux médecins ont énoncé des conseils cruciaux pour prévenir l’hypertension artérielle. Dormir suffisamment, réduire sa consommation de sel, éviter l’alcool et le tabac, contrôler son poids, et privilégier une alimentation équilibrée comprenant des glucides, lipides, protéines, vitamines et sels minéraux figurent parmi les mesures à adopter. Ils ont également suggéré de limiter la consommation de viande rouge et de consulter immédiatement un centre de santé en cas de symptômes tels que des maux de tête persistants, des douleurs cervicales, des battements cardiaques irréguliers ou des troubles visuels.
Alors que l’hypertension artérielle poursuit sa progression à Kisangani, la sensibilisation et la prévention s’imposent comme les armes principales pour inverser cette tendance. Cet enjeu de santé publique nécessite une mobilisation collective pour renforcer les efforts de prévention et garantir l’accès aux soins pour tous. La question demeure : ces recommandations seront-elles suivies pour freiner l’ampleur de cette crise en République Démocratique du Congo ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd