Depuis décembre dernier, le trafic reste lourdement impacté entre plusieurs localités du Haut-Uele et de l’Ituri suite à l’état critique du pont Gombari, reliant ces deux provinces de la République démocratique du Congo. Ce pont, essentiel pour les échanges commerciaux dans la région, est aujourd’hui à bout de souffle et menace de céder sous le poids des véhicules.
Suspendue depuis des mois, la circulation sur ce tronçon a profondément perturbé les dynamiques économiques locales. Le contournement du pont, par des itinéraires plus longs et complexes, a obligé les transporteurs à passer par Isiro, Dungu, Faradje et Watsa avant de rejoindre Aru, à la frontière avec l’Ouganda, pour s’approvisionner. D’autres encore optent pour des déchargements partiels des marchandises aux abords du pont, suivis d’un transbordement laborieux. Ces opérations entraînent une hausse substantielle des coûts logistiques, directement répercutés sur les prix des biens essentiels.
Sur les marchés, l’impact est palpable. Les produits de première nécessité, comme le ciment ou le sucre, ont vu leurs prix s’envoler. Un sac de ciment importé de l’Ouganda se monnaie désormais entre 20 et 25 dollars, contre 15 dollars auparavant. Par ailleurs, un verre de sucre, affiché il y a encore quelques semaines à 600 francs congolais, oscille désormais autour de 1 000 francs congolais. Une inflation qui ne semble pas prête de s’arrêter, au grand dam des habitants déjà éprouvés par un pouvoir d’achat limité.
Au-delà des marchandises, le frein à la circulation affecte aussi le transport des personnes. Les frais de déplacement augmentent, rendant les voyages intra-régionaux plus coûteux pour les populations locales. Cette situation asphyxie non seulement les opérateurs économiques, mais également tout un écosystème de commerces dépendant d’approvisionnements réguliers.
Les appels à l’action se multiplient. La société civile et les opérateurs économiques pressent le gouvernement congolais d’intervenir urgemment pour réhabiliter ce pont stratégique, conscient de son rôle central dans l’économie régionale. Une inaction prolongée pourrait exacerber les tensions sociales et économiques, déjà accrues dans ces provinces frontalières.
Ce désastre économique est un écho des défis structurels qui continuent de peser sur les infrastructures en RDC. Une intervention rapide du gouvernement pourrait enrayer la spirale négative et redonner un souffle de vie aux échanges commerciaux. La situation ne soulève-t-elle pas une question plus large : comment garantir la durabilité des infrastructures vitales dans une région aussi riche en ressources, mais aussi vulnérable aux aléas administratifs et économiques ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
