Sur le pavé poussiéreux de Kinshasa, la volonté de changement du président Félix Tshisekedi se heurte à une réalité stupéfiante : une voirie urbaine souffrant d’années de négligence. Ce vendredi 17 janvier, le chef de l’État a parcouru les rues de la capitale congolaise, observant de près les défis intimidants que représente l’état de cette voirie.
La visite présidentielle, qui inclut des arrêts sur l’avenue Kasa-Vubu et plusieurs routes principales telles que les avenues du Marché, des Marais et des Plateaux, révèle une capitale qui, malgré quelques efforts de bétonnage, reste en proie à une détérioration marquée. L’insalubrité, les déchets obstruant les caniveaux et les artères mortes sont des signes visibles du laisser-aller urbain. Particulièrement autour du marché central, un véritable labyrinthe d’étals improvisés envahit les voies, rendant l’accès aux automobilistes presque impossible.
Mais le constat n’a pas manqué de soulever des interrogations : comment une ville comme Kinshasa, cœur battant de la République Démocratique du Congo, en est-elle arrivée là ? Les impacts ne se limitent pas à l’esthétique. L’avenue de la Libération (ex 24 Novembre), un axe central autrefois animé, est aujourd’hui criblée de cratères, forçant les automobilistes à éviter ce corridor essentiel. De plus, l’accumulation de détritus et de vieux légumes bloque les canalisations, aggravant les problématiques d’évacuation des eaux lors des pluies saisonnières.
Résolu à agir, Félix Tshisekedi a envisagé des solutions tangibles. Parmi elles, le redimensionnement des caniveaux obstrués, la destruction des constructions illégales érigées sur les voies de drainage et la réorganisation complète du réseau d’évacuation des eaux ont été annoncés. L’objectif est clair : restaurer une fluidité urbaine et assurer un environnement plus salubre pour les Kinois.
Le ministère provincial des Infrastructures et Travaux Publics a également suivi le mouvement avec une annonce attendue : l’élargissement à quatre bandes d’une portion importante de l’avenue de la Libération, entre l’arrêt Bambole et le Marché de Selembao. Un projet ambitieux qui suscite des espoirs mitigés parmi les citoyens. Car si les travaux sont essentiels, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur leur pérennité dans un système souvent englué par des écueils administratifs et financiers.
Alors que Kinshasa aspire à devenir une métropole digne de son rang, les efforts de réhabilitation devront aller de pair avec un changement structurel profond. La réalité actuelle reflète les multiples couches d’une problématique complexe où urbanisation galopante, mauvaise gestion et dépassements humains se rencontrent. L’enjeu dépasse alors de simples rénovations : il s’agit d’assurer un modèle d’avenir durable pour cette capitale à bout de souffle.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net