À Inongo, chef-lieu de la province de Maï-Ndombe, une vive tension est apparue après une manifestation d’enseignants ayant dégénéré en actes de vandalisme. Les bien-fondés de la marche revendicative, réclamant le paiement des salaires en retard, ont été ternis par des destructions importantes de biens publics et privés. Les infrastructures de la Caritas, notamment une centrale photovoltaïque, des équipements informatiques et un panneau d’affichage, ainsi que les installations de la Direction nationale de contrôle et de la paie des enseignants (DINACOPE), ont subi d’importants dégâts matériels.
Le ministre provincial de l’Éducation, Justin Mulapi, a vivement condamné ces actes qu’il a qualifiés d’ « inacceptables ». Il a également affirmé la volonté des autorités de sévir contre les responsables. « Des actions disciplinaires sont déjà engagées contre le responsable syndical ayant signé le mémorandum à l’origine de la marche, tandis que des poursuites judiciaires sont en cours », a-t-il déclaré. Une attitude jugée exemplaire pour empêcher que ce type d’évènement ne se reproduise à l’avenir.
Mais la colère des enseignants ne semble pas infondée. Ces derniers, payés par la Caritas, reprochent à cette institution des retards chroniques dans le versement des salaires, parfois reportés bimensuellement ou trimestriellement. Toutefois, le bureau local de la Caritas s’est défendu en expliquant qu’il n’avait pas encore perçu les fonds nécessaires du gouvernement pour effectuer les paiements.
Cette situation met une fois de plus en lumière les problèmes récurrents liés au financement de l’éducation en République démocratique du Congo. Avec des enseignants démunis et une administration éducative pointée du doigt pour sa lenteur, la question de l’avenir du système éducatif dans cette province, et au-delà, se pose avec acuité. Quels mécanismes permettraient d’éviter ces crises répétitives ? Comment trouver un équilibre entre revendication légitime et respect du cadre légal ?
À travers cette affaire, c’est non seulement la gestion financière de l’éducation qui est remise en cause, mais également la manière de coordonner et d’encadrer les revendications au sein du secteur public. Une chose est certaine : face à ces événements, la population demeure partagée entre compréhension pour les enseignants et indignation face aux dégâts causés.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd