Les droits de l’homme en République Démocratique du Congo se retrouvent une fois de plus au cœur de vives préoccupations. Justicia ASBL, une organisation reconnue pour sa défense des droits humains en RDC, a récemment tiré la sonnette d’alarme face à ce qu’elle qualifie de « campagne d’intimidation » dirigée contre toutes les voix critiques du régime en place. Dans un communiqué publié le 17 janvier 2025, l’ONG dénonce une stratégie visant à étiqueter ses détracteurs comme étant des agents de déstabilisation œuvrant au service d’intérêts étrangers.
Depuis quelques années, une rhétorique hostile semble prendre de l’ampleur dans le pays. Selon Justicia ASBL, toute contestation de la mauvaise gestion étatique se heurte à une adversité organisée. Le communiqué souligne l’usage croissant des « armées numériques » et de porte-paroles autoproclamés du gouvernement pour discréditer les opposants. Ces pratiques, considère l’ASBL, portent atteinte non seulement à la liberté d’expression, mais également au tissu social congolais.
Timothée Mbuya, président de Justicia ASBL, exprime ses inquiétudes quant aux dangers d’une telle polarisation. Pour lui, diviser la société en patriotes et « ennemis » sur la base des opinions politiques est une pente glissante. « Cela pourrait entraîner des attaques ciblées envers ceux qui s’opposent publiquement à ces dérives, » a-t-il averti. Une crainte d’autant plus légitime que l’ONG relève des techniques variées de répression : d’accidents de circulation simulés à des poisonnements, en passant même par des procédures judiciaires empruntant au registre de la calomnie organisée.
Justicia ASBL n’appelle pas uniquement à la dénonciation de ces pratiques, mais exhorte également à une solidarité nationale et internationale renforcée. Pour l’organisation, le silence face à ces dérives ne ferait que renforcer une pensée unique néfaste au développement démocratique du pays. « Nous devons mettre en lumière les abus et soutenir ces victimes de campagnes de dénigrement, » conclut l’association dans son document.
Cette situation soulève une question capitale : jusqu’où peut aller la répression d’opinions divergentes en RDC ? Alors que la communauté internationale surveille de près l’évolution des droits humains dans le pays, ce cri d’alarme de Justicia ASBL semble faire écho à une préoccupation mondiale croissante sur les équilibres démocratiques dans les sociétés en mutation.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd