Un nouveau souffle semble se profiler pour la gestion des finances publiques en République Démocratique du Congo (RDC). En effet, lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres tenue le 15 janvier 2025 à la Cité de l’Union Africaine, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a annoncé une réforme majeure touchant à l’exécution des dépenses publiques. Cette initiative pourrait marquer un tournant décisif dans la quête de transparence et de responsabilité dans la gestion des ressources publiques.
Dans sa communication aux membres du gouvernement, Judith Suminwa Tuluka a présenté un nouvel arrêté interministériel visant à établir un cadre clair et rigoureux pour l’exécution des dépenses publiques. Publié au Journal Officiel le 8 janvier 2025, cet arrêté, référencé n°110/MINETAT/MIN BUDGET 2024 et CAB MIN-FIN 2024/123, s’appuie sur un manuel révisé des procédures et du circuit de la dépense, qui servira désormais de guide à tous les gestionnaires des crédits. Cette mesure transitoire incarne une volonté de renforcer la gouvernance publique et de réduire les écarts enregistrés dans l’exécution des budgets.
L’objectif principal de cette réforme est d’assurer une meilleure planification budgétaire en synchronisant la programmation des dépenses avec des outils clés comme le plan d’engagement budgétaire et le plan de trésorerie. Selon les mots de la Première ministre, il s’agit d’un pas essentiel pour garantir la stabilité du cadre macroéconomique dans un pays où la mauvaise gestion budgétaire a souvent été pointée du doigt par les institutions parlementaires.
C’est dans cet esprit qu’un séminaire gouvernemental sera organisé dans les jours à venir. Sous l’impulsion du ministre d’État, ministre du Budget, et du ministre des Finances, ce séminaire vise à initier les gestionnaires à cette réforme et à vulgariser les nouvelles directives. Il s’agit d’un effort collectif pour créer une compréhension homogène des changements opérés afin d’assurer leur mise en application efficace.
Depuis des années, le désordre dans l’exécution des dépenses publiques a entraîné des perturbations dans la gouvernance et une méfiance généralisée à l’égard de la gestion des ressources publiques. Les parlementaires ont souvent déploré, dans leurs débats, la prévalence de la procédure d’urgence, conduisant à des irrégularités et un manque de traçabilité dans les finances publiques. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale entend jouer un rôle de gardien du budget. Elle promet une vigilance accrue sur les méthodes de mobilisations et dépenses des recettes projetées pour 2025.
La réforme annoncée par Judith Suminwa Tuluka sera-t-elle suffisante pour instaurer une discipline budgétaire durable en RDC ? Les défis sont colossaux, mais l’annonce d’un engagement clair du gouvernement est un pas dans la bonne direction. Alors que les yeux sont rivés sur l’efficacité de cette réforme, une seule certitude demeure : la gestion des finances publiques est plus que jamais au cœur des priorités nationales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd