Un cri du cœur provenant des quartiers Punda et Bangu de la commune de Ngaliema a résonné ce mercredi 15 janvier. Une vingtaine d’hommes et de femmes ont manifesté leur détresse par un sit-in devant la résidence du ministre des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction (ITPR), Alexis Gisaro, à Binza Pigeon. Leur objectif était clair : attirer l’attention sur l’urgence de la situation du ravin Bolikango, qui menace leur quotidien.
Depuis plusieurs mois, le ravin Bolikango, véritable menace environnementale, ronge inexorablement les quartiers mentionnés. Des maisons ont déjà disparu sous la pression de cette érosion, et aujourd’hui, c’est la route reliant la place Delvaux à la commune de Selembao qui est sur le point d’être coupée. Les habitants vivent dans la peur constante de voir leurs terres englouties.
Pour Pascal Chihinda, notable du quartier Punda, le désarroi est palpable. Face à l’imminence de la catastrophe, les riverains se tournent vers les autorités publiques, espérant des mesures concrètes pour contrer cet ennemi naturel. Cependant, leur attente mercredi a viré à la désillusion lorsque le ministre Gisaro n’a pas daigné les recevoir.
Cette indifférence perçue n’a pas laissé la population sans réponse. Dieumerci Mayibanzilwanga, bourgmestre de Ngaliema, a tenu à rassurer les citoyens. Il a affirmé lors d’une intervention sur Radio Okapi que les travaux de réparation débuteraient prochainement. Selon lui, le Gouvernement a déjà entamé des discussions avec l’entreprise chargée des travaux. Mais les questions subsistent : combien de temps faudra-t-il avant que les travaux commencent réellement ? Et ces mesures parviendront-elles à stabiliser définitivement cette situation préoccupante ?
Alors que la lutte contre les ravins constitue un défi croissant en République Démocratique du Congo, le problème de Bolikango met une fois de plus en lumière les insuffisances structurelles dans la gestion des risques environnementaux. Au-delà de l’urgence immédiate, cette problématique pose des questions fondamentales sur les mécanismes de prévention. Combien de vies seront encore perturbées ou perdues avant qu’une stratégie nationale de lutte durable ne voie le jour ?
Les habitants des quartiers Punda et Bangu espèrent encore que leurs voix brisées par l’érosion toucheront les hautes sphères décisionnelles. En attendant, l’inquiétude demeure et le temps presse. Le ravin Bolikango n’attend pas.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net