Une vague de contestation sociale secoue la ville d’Inongo, chef-lieu de la province de Mai-Ndombe, où des enseignants, excédés par des mois de salaires impayés, ont manifesté avec une colère aiguë ce mardi. Ce mouvement revendicatif a donné lieu à des actes de vandalisme, ciblant les locaux de la Caritas et de la Direction nationale de contrôle et de paie des enseignants (DINACOPE), amplifiant une situation déjà tendue.
**Caritas : une cible inattendue**
Au cœur de cette tourmente, la Caritas, organe chargé de la paie des enseignants dans la région, a vu ses installations attaquées. Jets de pierres, destruction matérielle : une quincaillerie, un bâtiment en construction, un panneau d’affichage et une centrale photovoltaïque ont été endommagés. Cette mouvance de violence a soulevé l’indignation de l’abbé Emmanuel Ndoyite, responsable de la Caritas à Inongo.
> « Nous déplorons cette brutalité qui ne reflète pas l’honneur de la fonction enseignante. La Caritas n’est pas responsable ; les fonds nécessaires pour effectuer les paiements n’ont pas été transférés par le gouvernement », a-t-il affirmé. Selon lui, les accusations portées contre la Caritas seraient injustes, un retard au niveau de l’État étant à l’origine des dysfonctionnements.
**DINACOPE, une autre victime des dégradations**
La DINACOPE n’a pas été épargnée. Cette instance, essentielle pour la mécanisation des enseignants locaux, a vu ses locaux vandalisés, notamment ses systèmes informatiques, des portes brisées et un véhicule endommagé. Lucien Kambiya, directeur provincial de la DINACOPE, a tiré la sonnette d’alarme.
> « Ces destructions mettent en péril la gestion des dossiers des enseignants, non seulement à Inongo, mais aussi à Kiri. La transmission à Kinshasa devient quasiment impossible sans ces outils fonctionnels », a-t-il regretté.
**Des tensions sociales qui n’en finissent pas **
Depuis plusieurs semaines, la tension monte à Inongo. Les enseignants avaient déjà exprimé leur indignation lors d’une manifestation précédente, en clamant une paie incomplète et des salaires en souffrance. Cette nouvelle flambée constitue un point culminant, rappelant les défis cruciaux auxquels font face les institutions en termes de gouvernance et de gestion des fonds publics en République démocratique du Congo.
Face à cette escalade, des poursuites judiciaires ont été ouvertes et un officier du ministère public dépêché pour constater les dégâts. Alors que les enseignants maintiennent la pression, menaçant de poursuivre leur grève jusqu’à satisfaction complète de leurs revendications, la question reste : combien de temps les autorités mettront-elles pour répondre à ces exigences légitimes ?
Une situation qui fait écho aux implications plus larges des mouvements de contestation sociale en République démocratique du Congo, où des secteurs névralgiques tels que l’éducation se retrouvent en première ligne des crises socio-économiques récurrentes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd