Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a annoncé ce 13 janvier une nouvelle reconduction des mesures temporairement restrictives sur l’importation de certains matériaux de construction en République démocratique du Congo. Une décision qui, à première vue, vise à donner un coup de pouce aux producteurs locaux tout en réduisant la dépendance aux importations dans la partie Ouest du pays.
Selon un communiqué consulté par Radio Okapi, sont désormais interdits à l’importation les carreaux, faïences, barres de fer, ainsi qu’une série de câbles électriques rigides, armés et flexibles. Ces restrictions, valables pour une période de 12 mois, participent d’une stratégie de protection de l’industrie nationale. Julien Paluku a justifié cette mesure comme une étape cruciale pour soutenir la compétitivité des entreprises locales et promouvoir la consommation des produits conçus sur le sol congolais.
Cependant, le ministère du Commerce extérieur a introduit une certaine souplesse à travers un système de dérogations spécifiques permettant l’approvisionnement dans des régions où l’offre locale s’avère insuffisante ou délicate d’accès. Les opérateurs économiques désirant obtenir une telle dérogation doivent respecter des conditions strictement encadrées. Cela inclut une lettre justifiant le lieu de destination de la marchandise, le numéro de lot concerné, ainsi que des documents validés par le guichet unique intégré du Commerce extérieur (SEGUCE-RDC). Tout dossier non conforme sera directement rejeté.
Cette mesure s’inscrit dans une série plus vaste de politiques protectionnistes déjà adoptées par la République démocratique du Congo ces dernières années. Elle reflète la prise de conscience croissante des autorités congolaises quant à l’importance d’une économie résiliente et moins dépendante des fluctuations du marché international. Mais cette décision ne fait pas l’unanimité : certains secteurs déplorent le risque de pénurie et les conséquences potentielles pour les consommateurs finaux, notamment en termes de hausse des prix.
Avec cette initiative, le gouvernement congolais semble poser les jalons d’une industrialisation durable tout en gardant la porte ouverte à des adaptations pragmatiques. Quelles seront les répercussions sur les producteurs locaux et les consommateurs ? La question reste ouverte, mais ce nouveau chapitre économique témoigne de la volonté du pays de se repositionner sur l’échiquier régional.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net