La réalité tragique des violences sexuelles dans le site de déplacés de Rho, en Ituri, soulève de graves interrogations sur les droits humains et les conditions de vie de ces populations vulnérables. En 2024, plus de 300 cas de violences sexuelles et sexospécifiques ont été recensés dans cette région, à une centaine de kilomètres de Bunia, dans le territoire de Djugu. Ces chiffres, publiés le 10 janvier par l’infirmier titulaire de la zone de santé de Blukwa, mettent en lumière une crise humanitaire persistante.
Parmi ces victimes, certaines ont à peine 12 ou 13 ans. Beaucoup de ces jeunes filles, issues de populations déplacées, se retrouvent à pratiquer la prostitution comme ultime recours pour survivre dans des conditions de vie extrêmement précaires. Mais cet ultime recours expose ces adolescentes à des risques accrus de contracter des maladies sexuellement transmissibles et à des grossesses précoces.
Le docteur Dhey Lembu, responsable sanitaire dans la région, a confirmé que rien qu’en décembre 2024, pas moins de 19 filles mineures enceintes ont été enregistrées. Il a également constaté que de plus en plus de jeunes filles en âge scolaire sont mariées prématurément. Ces réalités témoignent non seulement de l’urgence humanitaire, mais aussi de l’absence criante de protection et d’éducation adaptées pour ces populations.
Dans le site des déplacés de Rho, les histoires de viols et de mariages précoces reflètent l’abandon de ces communautés. « Il y a des enfants qui, faute de moyens, s’adonnent à des pratiques dangereuses. La situation est alarmante, et nous devons agir », souligne le Dr Lembu. Il appelle à des campagnes de sensibilisation de masse pour inverser cette tendance désolante et réduire ces violences sexuelles destructrices.
Par ailleurs, lors des consultations prénatales dans la zone de santé de Blukwa, il est apparu que la majorité des femmes enceintes ont moins de 18 ans. Ce constat appelle à des actions concertées entre les autorités locales, les ONG humanitaires et les leaders communautaires pour non seulement sensibiliser les populations, mais aussi leur offrir des solutions concrètes à leurs besoins fondamentaux.
Cette situation critique interpelle également les institutions nationales et internationales. Comment permettre à ces déplacés de retrouver une dignité et une sécurité essentielles à leur bien-être ? Face à l’ampleur de cette crise, la mobilisation de tous demeure indispensable pour offrir un avenir moins sombre à ces victimes de violences sexuelles en Ituri.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net