La tarification au péage de Mwene-Ditu, dans la province de Lomami, a récemment subi une augmentation significative, suscitant une vague d’indignation parmi les usagers de la route. La Direction générale des recettes de Lomami (DGRLO) justifie cette hausse en se référant à la nomenclature budgétaire en cours. Cependant, cette explication est loin d’apaiser les conducteurs qui empruntent quotidiennement la route reliant Mwene-Ditu à Mbuji-Mayi.
Désormais, les propriétaires de véhicules légers, autrefois soumis à un tarif de 15 000 francs congolais, doivent désormais débourser 40 000 FC pour un aller-retour. Quant aux gros véhicules, le saut est encore plus spectaculaire : de 75 000 FC, le tarif grimpe à 150 000 FC, soit environ 49 USD. Cette revalorisation tarifaire a provoqué une interruption des trajets, des conducteurs exprimant leur mécontentement face à une augmentation jugée excessive.
« Pourquoi devons-nous souffrir dans ce pays? », s’indigne un conducteur, manifestement affecté par ce changement drastique. Ces déclarations traduisent une frustration généralisée, illustrée par des arrêts intermittents des trajets à l’entrée de Mwene-Ditu. Cette route est un axe économique vital pour la région, reliant des centres urbains stratégiques et facilitant l’échange de marchandises.
Interrogée à ce sujet, la DGRLO affirme que ces augmentations s’inscrivent dans le cadre de l’exécution financière provinciale. « C’est le taux du budget 2025 que nous, en tant qu’exécutant, nous allons mettre en place », explique le directeur de la régie financière provinciale.
Cette situation reflète une tension croissante entre les citoyens et leurs institutions économiques. Si les autorités provinciales défendent l’application rigoureuse des directives budgétaires, les habitants, eux, vivent cette décision comme une entrave à leur mobilité et à leurs activités économiques. En plein contexte d’inflation et de précarité sociale, cette hausse pourrait exacerber les fragilités économiques déjà présentes dans la province de Lomami et, plus largement, dans toute la République démocratique du Congo.
Le sujet relance également le débat sur la transparence des processus budgétaires provinciaux et la communication entre les autorités et leurs administrés. Alors que la population locale réclame plus de clarté et d’implication dans la prise de décision, cette augmentation tarifaire risque de devenir un symbole supplémentaire des défis économiques auxquels fait face la RDC.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net