Dans un concert d’indignation et d’appel à l’action, une coalition de 22 organisations environnementales a adressé une requête au gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami, pour intervenir dans la défense du Parc national des Virunga. Ce dernier, reconnu comme un joyau écologique et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une fois de plus menacé par des actes de spoliation.
Ces actes criminels, soulignent les ONG dans leur lettre datée du 9 janvier, concernent l’espace Nzulo, situé dans le secteur sud du parc dans le territoire de Masisi. Selon leurs déclarations, malgré un jugement rendu en mars 2023 en faveur de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), cet arrêt judiciaire demeure inexécuté, laissant la voie libre à des tiers pour continuer à s’approprier illégalement les terres. « C’est un mépris envers les institutions judiciaires et environnementales », déplore Bantu Lukambo, responsable d’une des organisations de la coalition, insistant sur l’urgence d’une action ferme.
Depuis près de trois ans, l’espace en question – une parcelle de 1 100 hectares – est âprement disputé par un groupe d’habitants du village Nzulo qui revendiquent ces terres. Toutefois, la justice avait tranché en faveur du Parc national des Virunga, confirmant ainsi l’importance stratégique de cette zone pour la biodiversité et les efforts de conservation environnementale. La décision est restée lettre morte, témoignant d’un climat d’impunité et de faiblesse dans l’exécution des décisions judiciaires.
La situation soulève des questions cruciales : comment protéger efficacement le patrimoine naturel de la République Démocratique du Congo face à des intérêts divergents et souvent corrupteurs ? Quelle est la responsabilité des autorités dans la mise en œuvre des décisions de justice ?
Le Parc national des Virunga est non seulement une richesse pour la RDC mais représente également un héritage écologique de valeur mondiale. Toutefois, sa préservation semble constamment menacée par des conflits locaux et le manque d’engagement politique. Les appels répétés des acteurs environnementaux et des médias congolais, tels que congoquotidien, exhortent à une intervention urgente pour freiner ces menaces.
Les ONG rappellent que la crise en RDC n’est pas uniquement sécuritaire ou politique, mais aussi environnementale. Il est temps que des actions concrètes soient menées pour éviter que ce patrimoine exceptionnel ne disparaît sous les feux croisés des revendications territoriales et de l’inaction des autorités compétentes.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
