Dans un contexte politique tendu, le sénateur et leader de l’Alliance des Congolais Progressistes (ACP), Gentiny Ngobila Mbaka, a ouvertement exprimé son soutien à l’idée d’une révision ou d’un changement constitutionnel en République démocratique du Congo (RDC). Cette déclaration, faite lors d’une messe d’action de grâce à la cathédrale Notre-Dame du Congo ce dimanche 12 janvier, semble corroborer la ligne directrice adoptée par l’Union sacrée, coalition qui soutient le chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Gentiny Ngobila n’a pas seulement soutenu cette démarche, il a également insisté sur l’importance et l’urgence de l’installation, dès 2025, de la commission multidisciplinaire promise par le président Tshisekedi. « L’actualité politique de notre pays est centrée sur la nécessité de la réforme constitutionnelle (…) L’ACP et son autorité morale soutiennent la démarche initiée par l’Union sacrée et attendent impatiemment la mise en place de la commission », a-t-il déclaré, affirmant ainsi un positionnement clair pour des changements structurels.
Selon Ngobila, cette initiative vise à aligner les services publics du pays sur les réalités contemporaines, en les rendant plus efficaces. Il a averti que la sociologie contextuelle ainsi que des pratiques politiques obsolètes justifient une réflexion approfondie sur les institutions actuelles. « La sociologie contextuelle ainsi que l’évaluation des pratiques et des réalités politiques doivent pousser à réfléchir sur des nouvelles orientations en vue de l’efficacité et de l’efficience des services publics », a-t-il précisé, révélant ainsi la vision qui guide l’initiative de l’ACP.
Cependant, cette perspective rencontre des résistances notoires dans l’arène politique congolaise. L’opposition perçoit ce projet comme une manœuvre cachée visant à ouvrir la voie à un éventuel troisième mandat présidentiel pour Félix Tshisekedi, une option qui divise profondément l’opinion publique. Si ce genre de réforme constitutionnelle est fréquent dans des démocraties consolidées comme en France, où la Constitution a été revue plus de vingt fois depuis 1958, en RDC cette initiative soulève des préoccupations légitimes sur ses implications politiques.
Le débat autour de cette révision constitutionnelle représente, pour beaucoup, un moment charnière pour la démocratie en RDC. La question reste posée : cette révision sera-t-elle le point de départ pour un État modernisé et efficient, ou le prétexte d’une bataille acharnée pour le pouvoir ? Quoi qu’il en soit, l’année 2025 s’annonce décisive pour l’avenir politique du pays.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net