Le Sud-Kivu est en pleine effervescence autour de la lutte contre l’exploitation illicite de ses précieuses ressources minières. Lors d’une réunion interinstitutionnelle tenue le 11 janvier 2025 à Bukavu, l’Assemblée provinciale et le gouvernement provincial se sont engagés à adopter des mesures strictes pour redresser le secteur minier, trop longtemps gangrené par l’illégalité et le pillage.
Avec des minerais riches tels que l’or, le coltan, le lithium et les terres rares, le Sud-Kivu pourrait prospérer, mais ces ressources profitent davantage aux exploitants étrangers et aux réseaux clandestins qu’à la population locale. Pourtant, ces richesses, exploitées légalement, pourraient générer des millions de dollars destinés au développement de la province et à l’amélioration des conditions de vie des habitants.
Le gouverneur Jean-Jacques Purusi a mis en avant une ambition claire : transformer ces ressources en un levier de développement économique. « Il est essentiel que ces minerais génèrent des millions de dollars pour financer le développement local. Nous ne pouvons pas continuer à permettre que des exploitants étrangers profitent de nos ressources alors que notre population souffre », a-t-il affirmé avec fermeté lors de son intervention.
Pour répondre à cette situation critique, des initiatives fortes sont en cours. La traque des exploitants clandestins, initialement concentrée sur le territoire de Walungu, s’étendra désormais aux huit territoires que compte la province. Feston Kabeza, président de l’Assemblée provinciale, a salué ce pas en avant : « C’est une initiative salutaire. Les exploitants clandestins sont nombreux et il est impératif de poursuivre cette action dans l’intérêt de notre province. »
Parmi les mesures phares envisagées, le gouverneur Purusi a annoncé l’élaboration d’un édit budgétaire capable de générer six millions de dollars supplémentaires par mois, en s’attaquant aux 99 % d’entreprises opérant dans l’illégalité. La création d’une société provinciale des mines a également été évoquée comme solution durable. Cet outil, en devenir, viserait à encadrer les 500 coopératives et entreprises minières informelles, apportant ainsi une structuration essentielle au secteur.
La lutte contre l’exploitation illicite des minerais s’inscrit dans une vision plus large de reconstruction et de développement économique. Mais peut-on atteindre cet objectif sans une volonté collective et sans des moyens renforcés ? Les défis sont colossaux, mais les engagements pris lors de cette réunion ouvrent la voie à un avenir plus équitable pour le Sud-Kivu.
Faire des richesses du sous-sol un moteur de prospérité durable pour la province et ses habitants serait un tournant historique pour cette région, trop longtemps minée par l’illégalité. La nouvelle approche du secteur minier permet de maintenir un espoir vivant dans les cœurs des Sud-Kivutiens, pour qu’un jour, les retombées des ressources de leur sol atteignent enfin leur foyer.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd