Dans le territoire de Dungu, situé dans le Haut-Uele en République Démocratique du Congo, les écoles peinent à retrouver leur rythme habituel après une fermeture prolongée. Depuis le lundi 6 janvier 2025, plusieurs établissements scolaires ont gardé portes closes, une situation alarmante liée à des tensions territoriales entre Dungu et le territoire de Faradje. Ce conflit, portant sur les limites entre les localités de Sambia et Akuwa, a mis un terme brutal aux activités scolaires suite à des manifestations inattendues.
Selon des sources locales et des témoignages, tout a commencé après le week-end de Noël lorsque, à la reprise des cours, un groupe d’individus non identifiés a manifesté pour dénoncer les récents incidents à Sambia. Ces manifestations ont engendré une perturbation totale : « Les parents, en panique, sont venus retirer leurs enfants des écoles. Cela a créé une psychose générale et les enfants restent toujours à la maison jusqu’à aujourd’hui », a raconté sous anonymat un chef d’établissement de la région.
Face à cela, les autorités locales ont tenté de rétablir une certaine normalité. Marcel Abule, administrateur du territoire de Dungu, a promptement appelé les parents à respecter le calendrier scolaire et à renvoyer leurs enfants en classe. Un message appuyé par François Iniko Kelekulu, chef de la sous-division provinciale de l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté (EDUC-NC). Malgré ces efforts et ces appels au bon sens, la peur semble toujours hanter les habitants.
Aujourd’hui, alors que la semaine s’achève, la désillusion est palpable. L’année scolaire, précieuse pour l’éducation des enfants de Dungu, est désormais compromise par une semaine de retard. Jusqu’à ce jour, les établissements restent déserts, attendant impatiemment que les parents surmontent leurs craintes. Une reprise des cours est espérée pour ce lundi 13 janvier 2025, mais les événements récents rappellent un problème plus profond : qui mettra un terme définitif à ces tensions interterritoriales, pour que l’éducation des enfants, symbole d’espoir et de progrès, ne soit plus victime des conflits locaux ?
À travers cet incident, c’est tout le système éducatif congolais qui est mis une fois de plus à l’épreuve, questionnant sa résilience face aux défis sécuritaires et sociaux. Alors que les yeux se tournent vers le territoire de Dungu, les besoins de stabilité et de sécurisation des écoles restent une priorité pour ne pas hypothéquer l’avenir de toute une génération.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd