La Banque Centrale du Congo (BCC) a révélé dans sa récente note de conjoncture économique une situation préoccupante pour les finances publiques de la République Démocratique du Congo à la fin de l’année 2024. Le déficit de trésorerie provisoire de l’État s’est élevé à 1.088,6 milliards de CDF, dépassant les prévisions initiales de 763,3 milliards de CDF. Cette situation a obligé le gouvernement à recourir à des ressources issues des titres publics pour compenser une partie, atteignant 549,3 milliards de CDF. Mais la question demeure : cette stratégie est-elle vraiment durable ?
D’un autre côté, les recettes publiques constituent une lueur d’espoir, les régies financières ayant dépassé leurs objectifs pour le mois de décembre 2024. Les recettes totales se sont chiffrées à 1.961,6 milliards de CDF, affichant une hausse impressionnante de 32,9 % par rapport aux prévisions mensuelles. Les impôts directs et indirects ont dominé avec 744,2 milliards de CDF, suivis des recettes du commerce extérieur et des accises qui ont généré 489,8 milliards. Les recettes parafiscales ont apporté 344,7 milliards, tandis que 383,2 milliards proviennent de recettes exceptionnelles. Cette performance est-elle suffisante pour inverser une tendance budgétaire déséquilibrée ?
Malgré ces réussites sur le volet des recettes, les dépenses publiques ont explosé, enregistrant une hausse de 36,2 % par rapport aux prévisions. Sur une projection mensuelle de 2.239,7 milliards de CDF, les dépenses effectives ont atteint 3.050,6 milliards, sous l’effet principalement des salaires des agents publics (904,9 milliards de CDF) et du fonctionnement des institutions et ministères (669,4 milliards). Les subventions étatiques, les intérêts sur la dette et des dépenses en capital ont également pesé lourdement sur les finances, atteignant respectivement 459,5, 88,3 et 353,6 milliards de CDF. Ce dépassement budgétaire interpelle sur les capacités du gouvernement à maîtriser ses charges.
Sur l’intégralité de l’année 2024, la RDC a enregistré un déficit cumulé de 1.941,1 milliards de CDF. Les recettes totales ont été de 26.457,3 milliards, tandis que les dépenses ont culminé à 28.398,4 milliards de CDF. La Banque Centrale du Congo insiste sur l’urgence de renforcer la discipline budgétaire et d’intensifier la mobilisation des recettes pour stabiliser les finances publiques. Quelle direction doit prendre le pays pour sortir de cette spirale déficitaire qui mine son développement économique ?
Alors que l’économie mondiale fait face à des turbulences, la RDC doit réagir avec des réformes structurelles et des politiques financières rigoureuses. Les défis sont nombreux, mais les solutions existent. Cette situation appelle à une réflexion profonde pour aligner les ambitions budgétaires avec les réalités économiques nationales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd