142 sociétés minières opèrent actuellement dans la province de la Tshopo, mais une écrasante majorité d’entre elles agissent en violation flagrante des lois en vigueur. Face à cette situation préoccupante, le gouvernement provincial s’est engagé dans une initiative vigoureuse visant à rétablir l’ordre dans ce secteur clé de l’économie congolais.
Dans un communiqué en date du 6 janvier 2025, les autorités de la Tshopo ont sommé toutes les entreprises minières opérant sur leur territoire à se régulariser dans les plus brefs délais. Selon ce communiqué, les responsables de ces sociétés ont jusqu’au 20 janvier 2025 pour se présenter au ministère provincial des mines avec les documents requis, faute de quoi des sanctions conformément à la loi leur seront imposées. Pour le ministre provincial des Mines, Thomas Mesemo wa Mesemo, cette régulation est cruciale pour limiter les pertes financières considérables auxquelles la province fait face actuellement.
« Il est scandaleux de constater que parmi les 142 entreprises recensées à ce jour, seule la société minière Libela respecte les normes en vigueur. Les autres se contentent de permis d’exploration tout en exploitant déjà les minerais », a-t-il déclaré. Ces déclarations mettent en lumière les pratiques douteuses des sociétés minières qui s’implantent dans des territoires comme Bafwasende et Banalia, souvent sans représentation administrative à Kisangani, défiant ainsi les autorités locales et ignorants les dispositions du code minier congolais.
Par ailleurs, ces entreprises seraient en lien avec des coopératives locales et signeraient des partenariats pour contourner les règlementations. Une pratique facilitée par la délivrance de permis de recherche accordés directement par le cadastre minier à Kinshasa, en dépit des exigences locales. Plus grave encore, la présence permanente de militaires sur les sites d’exploitation soulève des questions sur les motivations réelles de certaines de ces entreprises.
Matheus Kanga, président de l’assemblée provinciale de la Tshopo, a également pris la parole en décembre 2024 pour dénoncer cette situation qui prive la province de revenus cruciaux. À la suite de son intervention, les députés provinciaux ont voté la suspension des activités minières à l’échelle de toute la province, le temps de mieux encadrer cette activité.
Cette mesure, bien qu’audacieuse, illustre un effort concerté pour protéger les intérêts économiques et environnementaux de la Tshopo face à des acteurs avides de profits immédiats. Une question demeure cependant : cette campagne de régularisation sera-t-elle suffisante pour enrayer une problématique enracinée depuis des années ? Seul un suivi rigoureux permettra de garantir un impact durable et bénéfique pour la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd