Kinshasa et le monde de la musique pleurent aujourd’hui une perte inestimable : Paul Mayena Malakani, célèbre saxophoniste du légendaire Groupe Bakolo Music International, s’est éteint ce mercredi 8 janvier 2025, à l’âge de 85 ans. Ce musicien hors pair, surnommé « May Plau », a marqué de son empreinte lumineuse l’âge d’or des années 50, une époque où la rumba congolaise explosait sur la scène internationale, et continuait de résonner dans les cœurs bien après son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2021.
Des témoignages émus affluent de toutes parts. Parmi eux, celui de Tom Vantorre, réalisateur du film consacré aux Bakolo Music International : « Sur scène, May Plau était un véritable showman. Le public en admiration devant lui dansait sans retenue, captivé par sa musique. En dehors des projecteurs, il était charmant, plein d’humour et mystérieux. Un véritable cow-boy solitaire. » Une description qui illustre parfaitement l’étoffe de ce musicien d’exception.
Paul Mayena Malakani, originaire de Lubumbashi où il est né le 26 février 1938, n’était pas qu’un saxophoniste émérite. Ce génie musical était également un expert de la Senza et l’inventeur de la Senza pentatonique. Pourtant, c’est avec le saxophone qu’il a transcendé les frontières et uni les mélomanes à travers le monde. Avec sa sonorité riche et expressive, cet instrument devint entre ses mains l’emblème de la rumba congolaise. Ce n’était pas simplement une musique ; c’était l’expression vibrante de la fierté et de l’identité congolaise qu’il portait à chaque note.
Le décès de Paul Mayena représente la fin d’une époque et la perte d’une icône qui a inspiré des générations d’artistes et de passionnés. Dans un message poignant publié sur les réseaux sociaux, Bakolo Music International a rendu hommage à « l’une des dernières figures majeures de la rumba congolaise des années 50 ». Leur message traduit l’émotion collective : « Une grande étoile s’éteint. Que son âme repose en paix. »
Au-delà de son talent et de sa contribution artistique, Paul Mayena incarne la transmission d’un héritage. La rumba congolaise, inscrite dans le patrimoine universel, continuera de faire vibrer le monde, car des légendes comme May Plau n’appartiennent pas seulement au passé, mais vivent dans chaque note jouée, dans chaque cœur qu’elles touchent. La RDC perd une figure majeure, mais gagne une légende à jamais vivante dans le panthéon de la musique mondiale.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
