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Clémence présidentielle en RDC : un geste fort mais des défis à relever

La République Démocratique du Congo entame l’année 2025 sous le signe du pardon et de l’humanité, grâce à une mesure présidentielle notable. Le 31 décembre 2024, le président Félix Tshisekedi a annoncé à travers la RTNC une ordonnance de grâce présidentielle, visant les détenus condamnés à des peines inférieures à cinq ans de servitude pénale ou de travaux forcés. Cet acte, salué par de nombreux membres de la société civile, est perçu comme une initiative visant à réduire les tensions politiques et à consolider l’unité nationale.

Cependant, cet élan de clémence invite également à la vigilance. La Dynamique Chrétienne pour la Défense des Droits Humains et de l’Environnement (DCDDHA), par la voix de Me Carlos Mupili, souligne les risques de dérives dans l’application de la mesure. « La société civile salue cette mesure qui répond à la légalité et qui peut réduire les tensions politiques. Mais nous appelons le ministre de la Justice à surveiller de près la commission chargée de déterminer les bénéficiaires », a prévenu Me Mupili. Il a insisté sur la nécessité d’éviter que des détournements de procédure n’empêchent les véritables bénéficiaires de profiter de la mesure, tandis que des pratiques de corruption pourraient en avantager indûment d’autres.

La distinction entre grâce présidentielle et amnistie a également été rappelée : tandis que la grâce permet la réduction ou l’annulation de la peine sans effacer les condamnations, l’amnistie, elle, efface toute trace des infractions commises. Cet éclaircissement vient soutenir un appel à davantage de transparence dans les mécanismes mis en place pour garantir l’équité de cette grande politique de clémence.

Des voix comme celle d’Emmanuel Adu Cole, président de la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP), ont demandé que les crimes graves, comme les violences ou les détournements de fonds, soient explicitement exclus de la mesure. Une position qui s’ajoute à celle de Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), qui a plaidé pour une extension de la mesure à d’autres maisons carcérales du pays afin d’assurer une plus grande inclusivité.

Tshiombela a également exhorté le chef de l’État à renforcer le dialogue avec l’opposition et la société civile : « Ce ne sont pas ses ennemis. Un cadre de discussion serait essentiel pour aborder les questions cruciales de la nation. » Ce message interpelle sur la nécessité, pour Félix Tshisekedi, de recentrer ses priorités pour inclure parmi elles les acteurs sociaux, souvent relégués à l’arrière-plan.

Si cette décision ouvre une porte vers un climat d’apaisement politique en République Démocratique du Congo, la manière dont elle sera mise en œuvre reste cruciale. Dans un contexte où les institutions judiciaires et pénitentiaires sont souvent accusées d’irrégularités, cette ordonnance représente une opportunité unique de renforcer la confiance entre les autorités et la population. Félicitée par beaucoup, la grâce présidentielle pourrait marquer un jalon dans la quête d’une nation plus unie, à condition qu’elle soit administrée avec intégrité et équité.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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