La ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, traverse une crise humanitaire d’envergure après les pluies torrentielles qui se sont abattues le week-end dernier. Plus de deux mille ménages sont aujourd’hui laissés sans abris, plongés dans une précarité aggravée par l’exposition aux maladies, notamment chez les enfants de moins de 5 ans, selon les observations des services médicaux locaux.

Des scènes de désolation s’étendent à travers les trois communes de Kindu, alors que de nombreuses familles errent sans toit, certaines trouvant refuge chez leurs voisins dans des conditions difficiles, d’autres n’ayant d’autre choix que de dormir à la belle étoile. Les témoignages recueillis sur place peignent une image poignante d’une communauté en détresse. Solange Kyame, mère d’une famille sinistrée, raconte avec désespoir : « Moi je suis victime, ma maison a été frappée par cette pluie, je suis dehors avec mes enfants, je ne sais quoi faire. Jusque-là, je n’ai pas reçu d’aide. Vraiment que le gouvernement pense à nous. Les enfants sont en danger. »

Un appel en écho est lancé par Bienvenue Vumbi, un autre rescapé de ce désastre. Lui aussi loge chez des voisins après l’effondrement complet de sa maison. Inquiet pour la santé des enfants, il sollicite une intervention rapide : « Pendant cette période de pluie, les enfants sont exposés à toutes sortes d’intempéries. Nous demandons de l’aide, et au niveau provincial et au niveau national. »

Ibrahim Bin Mahongo, pour sa part, tente de reconstruire avec les moyens du bord après avoir perdu presque tous ses biens. « Maintenant je suis en train d’arranger les tôles, les chevrons… Nous sommes en train de passer nuit dehors. Les enfants dorment sous les bâches, moi je reste à l’extérieur. Vraiment, nous passons des moments très difficiles », déclare-t-il résigné.

Face à cette catastrophe qui affecte directement plus de 2 000 ménages, la coordination de la protection civile appelle à l’aide d’urgence des autorités provinciales et nationales, ainsi que des organisations humanitaires. L’enjeu est de répondre rapidement à cette crise pour éviter qu’elle ne s’aggrave davantage. L’épisode, bien que tragique, soulève une question plus large : Kindu, comme tant d’autres villes du pays, est-elle suffisamment préparée pour affronter le risque croissant des changements climatiques ?

Cette situation rappelle également l’urgence d’investir dans des infrastructures plus résistantes et dans des plans de prévention adaptés. La mobilisation de tous devient essentielle et les appels répétés des victimes ne doivent pas rester sans réponse, car, au-delà des statistiques, ce sont des vies humaines qui sont en jeu.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net