Alors que l’année 2024 s’est achevée, la République Démocratique du Congo se souvient des nombreux événements qui ont marqué les droits des femmes et leur représentation. Des avancées significatives ont été réalisées, mais les défis restent nombreux, comme en témoigne une rétrospective des moments forts compilée par le Desk Femme.
Le premier jalon marquant de l’année a été la nomination historique de Judith Suminwa Tuluka au poste de Premier ministre, le 1er avril. Première femme à accéder à ce poste dans l’histoire de la RDC, Judith Suminwa incarne un symbole de progrès et de reconnaissance du leadership féminin dans les hautes sphères du pouvoir. Avec la constitution de son gouvernement en mai, comptant 31 % de femmes, elle a renforcé cette pluralité, bien que les chiffres témoignent encore du chemin à parcourir en matière de parité.
Cependant, l’année a également connu des secousses, comme la démission en juin de Stéphanie Mbombo Muamba, ministre déléguée en charge de l’Économie du climat, invoquant des raisons personnelles. Ce départ souligne les réalités parfois complexes des carrières politiques féminines dans un contexte encore marqué par des défis structurels.
Dans un registre différent, l’arrestation en septembre de Denise Mukendi Dusauchoy, influenceuse, et Maria Ntumba pour des propos jugés offensants sur les réseaux sociaux a relancé le débat sur les libertés d’expression et les défis éthiques liés à l’usage des médias sociaux en RDC.
La communauté congolaise a également traversé des moments de douleur avec des décès marquants. En juin, Blanche Odia Kandolo, figure chrétienne bien connue, a laissé un vide profond dans la communauté de l’Église la Compassion à son décès à Istanbul. Plus tard, en octobre, Alexandra Martine Lumbayi, une étudiante congolaise, a suscité une vive émotion dans la diaspora suite à son décès tragique au Canada. En novembre, la mort de Jemimah Mogwo, journaliste à la RTNC, victime d’une agression violente à Kinshasa, a exposé les défis aigus de la sécurité en RDC.
Malgré ces épreuves, des succès sportifs ont illuminé l’année. En février, les Léopards Dames seniors se sont qualifiées pour la CAN, marquant leur retour après 13 ans d’absence. En novembre, le FCF Mazembe a de son côté fait l’histoire, décrochant le prix du meilleur club féminin de l’année à la CAF Awards au Maroc. Une consécration pour les sportives congolaises qui fut renforcée par les fortes performances des Léopards Dames de handball à la CAN 2024, conclues par une honorable cinquième place.
Enfin, sur la scène internationale, Ilda Amani a pavé un chemin d’espoir en représentant la RDC à Miss Univers en novembre, marquant le retour du pays à cette compétition après 38 ans. Bien qu’elle n’ait pas atteint les phases finales, sa participation illustre le potentiel inexploité des talents congolais.
Les faits de cette année démontrent une dynamique mixte, entre luttes, espoirs et réussites, qui dessinent les contours d’une société congolaise en quête de transformation et de justice pour les femmes. Si certains épisodes illustrent les défis persistants, d’autres offrent un regard optimiste sur l’avenir des femmes en RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd